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CMU, crèches, petits déjeuners: Macron dévoile enfin son plan pauvreté

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Initialement prévue début juillet, la présentation d'un vaste plan pour enrayer la pauvreté interviendra ce jeudi. Celui-ci sera doté de 8 milliards d'euros.

Après la polémique ayant accompagné le report de sa présentation, Emmanuel Macron dévoilera ce jeudi un plan très attendu de lutte contre la pauvreté, d'un montant de 8 milliards d'euros sur quatre ans.

Le chef de l'État doit ainsi prononcer dans la matinée, au Musée de l'Homme à Paris, un discours d'environ une heure consacré à une "stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté".

Soucieux de combattre l'image de "président des riches", Emmanuel Macron avait passé cinq heures lundi dans un centre d'ATD Quart Monde pour échanger avec des personnes touchées par la grande pauvreté. Et en présentant ce plan lui-même, le président français entend démontrer l'importance qu'il lui accorde, cinq jours avant la présentation d'une réorganisation du système de santé.

Cette "stratégie nationale" s'appuiera sur deux "piliers", la prévention de la précarité, notamment chez les plus jeunes, et l'aide à la réinsertion vers l'emploi, a détaillé mercredi un conseiller du chef de l'État lors d'une rencontre avec la presse.

Ouvertures de crèches, obligation de formation et extension de la CMU

Sur le premier volet, le plan prévoit notamment d'ouvrir davantage les crèches aux enfants de quartiers prioritaires ou défavorisés - via des bonus financiers aux collectivités -, de créer un fonds pour financer des petits-déjeuners dans les écoles prioritaires ou des tarifs sociaux (des "repas à un euro", comme l'a révélé la ministre Marlène Schiappa sur BFMTV et RMC) dans les cantines.

Pour les jeunes, l'obligation de formation passera de 16 à 18 ans. Des moyens supplémentaires seront attribués aux missions locales pour qu'elles repèrent les décrocheurs du système scolaire et leur proposent des formations.

En outre, le dispositif "garantie jeune", pour les 16-25 ans les plus éloignés de l'emploi, sera étendu à "500.000 jeunes avant la fin du quinquennat", contre 100.000 actuellement.

L'État veut par ailleurs trouver des solutions avec les départements pour prolonger le suivi des enfants de l'Aide sociale à l'enfance. "Il sera possible de bénéficier de l'aide sociale à l'enfance jusqu'à 21 ans. On ne lâchera plus les jeunes précaires après leur majorité", assure Benjamin Griveaux.

En matière de santé, la CMU (couverture maladie universelle) sera étendue à plusieurs millions de personnes pour qu'elles bénéficient d'une complémentaire santé.

Travail alternatif et réforme des minima sociaux

Concernant le "deuxième pilier", l'Élysée promet le "développement massif de dispositifs d'insertion par l'activité économique", considérant que "le retour au travail est le meilleur outil de lutte contre la pauvreté".

Chantiers d'insertion, territoires zéro chômeurs, Travail alternatif payé à la journée (Tapaj)... L'ambition est d'étendre ces dispositifs à 100.000 bénéficiaires supplémentaires d'ici 2022, contre 140.000 aujourd'hui.

Emmanuel Macron, qui s'était emporté en juin contre "le pognon de dingue" que représentent les aides sociales, devrait en outre faire des annonces visant à "repenser les minima sociaux", dont le RSA. Il devrait ainsi annoncer une simplification des démarches afin que les travailleurs sociaux aient plus de temps pour accompagner les bénéficiaires.

Les services de la présidence ont vanté un "changement radical d'approche" pour passer d'une "logique de prestation monétaire" au développement de l'"accompagnement social" dans un pays qui compte près de 9 millions de pauvres, dont 3 millions d'enfants. Les mesures sont déjà "entièrement financées", a promis l'Élysée.

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Y.D. avec AFP