À quoi ressemblait la légendaire grève de 1995 contre la réforme des retraites d'Alain Juppé?

Le 25 novembre 1995, une réunion de contrôleurs SNCF a lieu. "Qui est pour la continuité de la grève de 24 heures?", peut-on entendre. Les cheminots viennent de se mettre en grève. Ils s'inscrivent dans un mouvement social contre la réforme des retraites d'Alain Juppé. Alors Premier ministre de Jacques Chirac, il souhaite notamment aligner les régimes du public sur ceux du privé.
Son projet pousse plus de 2 millions de personnes dans la rue. La France est à l'arrêt pendant plusieurs semaines. Le gouvernement finit par reculer. Pour certains, les souvenirs des conséquences de cette mobilisation sont encore tout frais.
"Un mouvement puissant"
"Tout était bloqué, c'était horrible", se souvient auprès de BFMTV une personne au volant de sa voiture. "Les cours avaient été supprimés pendant un mois et reportés à plus tard", se remémore un autre. Le syndicaliste Jean-Claude Mailly, à la tête de Force Ouvrière entre 2004 et 2018 était déjà présent lors de ces grèves.
"Ça a été un mouvement puissant. Il est parti d'abord de la SNCF, puis s'est étendu progressivement et a duré près d'un mois", explique-t-il.
Pour autant, tous les Français n'étaient pas sur la même longueur d'onde face à ce mouvement social. À l’époque, une contre-manifestation s'est organisée. Elle rassemblait des usagers, mécontents d'être privés de bus et de métro.
"Je trouve ça assez lamentable"
"Le droit de grève est reconnu, je suis d'accord, mais qu'on laisse aux gens le droit de travailler", tonnait l'une des manifestantes. Un autre déclarait:
"Je suis étudiant à Paris et je me lève à 4h30 du matin pour aller bosser, je trouve ça assez lamentable".
Privés d'Internet, les Français étaient alors beaucoup plus dépendants des transports, que ce soit pour se rendre au travail ou pour recevoir du courrier. Aujourd'hui, ce temps est quasiment révolu. Notre mode de vie a changé. L'impact des grèves aussi. Ce mardi, une grande partie des entreprises qui le peuvent se sont adaptées, en instaurant le télétravail, une alternative inimaginable il y a 28 ans.