"Signe de fragilité accrue": l'activité se contracte en France (contrairement au reste de la zone euro)

Le ministère de l'Economie et des Finances à Bercy. - -
L'activité du secteur privé en France s'est repliée en juillet, pour le 11e mois d'affilée, une contraction toutefois très légère par rapport aux précédents mois, selon l'indice PMI Flash publié jeudi 24 juillet par S&P Global.
Les auteurs de l'enquête notent "une dégradation de la demande en début de troisième trimestre, signe de fragilité accrue dans la deuxième économie de la zone euro".
"L'optimisme a fortement reculé tant dans le secteur manufacturier que dans celui des services, les entreprises se disant préoccupées par la diminution des budgets, par la faiblesse des perspectives de ventes et par le climat d'incertitude politique en France", ont expliqué les auteurs du baromètre.
Pour 2025, l'Insee prévoit un net coup de frein pour la croissance française, avec une hausse du produit intérieur brut (PIB) à 0,6% après 1,1% en 2024, dans un contexte de restrictions budgétaires et d'incertitude économique mondiale.
La zone euro va mieux
Au contraire, l'activité économique du secteur privé a connu en juillet sa plus forte croissance dans la zone euro depuis août 2024, selon le même indice.
Ce baromètre, calculé sur la base de sondages d'entreprises, s'est redressé à 51 en juillet, contre 50,6 en juin. Il s'agit du septième mois consécutif de hausse, au rythme le plus soutenu depuis onze mois, est-il précisé.
"Pour la première fois depuis quatre mois, c'est le secteur des services qui a enregistré la plus forte expansion, le taux de croissance de l'activité de service ayant atteint son plus haut niveau depuis janvier dernier", soulignent-ils.
"Dans l'industrie en revanche, la hausse de la production a très légèrement ralenti par rapport à juin, et a affiché un rythme marginal", ajoute le communiqué. Mais "la récession du secteur manufacturier semble toucher à sa fin".
Cyrus de la Rubia, économiste pour la HCOB, relève que la croissance modérée du secteur manufacturier est portée par l'Allemagne et la plupart des pays de la zone euro, "à l'exception de la France dont la faiblesse continue de peser sur les performances globales".
"Or, le retour d'une croissance durable dans ce secteur (...) reste conditionné à une reprise de l'industrie française, une exigence qui se heurte pour l'heure à un climat de forte incertitude politique en France", poursuit l'expert.
"L'Allemagne devrait enregistrer une faible croissance économique en juillet, alors que la France s'oriente vers une légère contraction", prédit-il.