Retraites: la CFTC "souhaite repartir sur une réforme par points"

La piste d'une réforme des retraites à points reprend de l'épaisseur. Le Premier ministre François Bayrou reçoit à partir de ce mardi 8 janvier les partenaires sociaux, avec en toile de fond une kyrielle de dossiers épineux à traiter, des retraites à l'emploi en passant par le pouvoir d'achat. Fin décembre, le chef du gouvernement a proposé aux forces politiques et syndicales de rouvrir une discussion sur la réforme controversée, mais sans la suspendre ni la geler.
Reçu lundi prochain à la veille de la déclaration de politique générale du Premier ministre, le président de la CFTC Cyril Chabanier était sur le plateau de BFMTV pour partager sa position sur le sujet:
"On souhaite repartir sur une réforme par points parce que le gros problème qu'on a est que la précédente réforme ne va pas suffir pour avoir un régime à l'équilibre."
Le représentant syndical déplore notamment l'accumulation de "réformes paramétriques tous les quatre ans qui ne résolvent rien" et "mettent des millions de gens dans la rue." "Même si on sait que dans les 3-4 mois de négociations on n'arrivera pas à mener cette réforme, il faut l'entamer et faire en attendant des ajustements financiers en allant voir les niches fiscales ou sociales qui pourraient permettre de récupérer les milliards pour attendre cette réforme systémique qui réglera une bonne fois pour toute la question du financement des retraites", estime-t-il.
Le patron du Medef émet ses réserves sur le remodelage de la réforme
Plus tôt dans la matinée, le président du Medef Patrick Martin a ouvert le bal des consultations des partenaires sociaux à Matignon. À sa sortie, le représentant du patronat a également évoqué la réforme des retraites.
"Saisissons cette opportunité (d'une discussion sur les retraites, ndlr) pour aller très au-delà d'un simple rafistolage de ces régimes qui sont, disons les choses, à bout de souffle", a affirmé le chef du patronat à l'issue d'un entretien d'un peu plus d'une heure avec le Premier ministre.
"A partir de là, nous proposerions aux autres partenaires sociaux, puisqu'il semblerait que ces travaux soient prioritairement confiés aux partenaires sociaux (...) que nous nous interrogions, par exemple, sur les régimes de retraite par capitalisation, le transfert d'une partie du coût de la protection sociale vers la fiscalité, la CSG, la TVA sociale", a-t-il ajouté, en admettant avoir "compris" que "l'option de la TVA sociale était exclue à ce stade" par le gouvernement.
Mais Patrick Martin se montre aussi prudent sur cette discussion. "Si nos entreprises doivent contribuer à remodeler la réforme des retraites, il ne faut pas qu'elles soient par ailleurs à ce point assommées d'impôts, de charges sociales et de contraintes de manière générale, a-t-il insisté [...] Ces travaux sur les retraites ne doivent pas édulcorer le rendement financier de cette réforme dont on sait dorénavant qu'elle ne sera pas suffisante."
"Enfin, il ne faut pas que ça se traduise par un allourdissement du coût du travail pour nos entreprises, sachant qu'il y a ces enjeux de compétitivité par ailleurs."
La numéro un de la CFDT Marylise Léon est attendue à 17h et le président de la CPME François Asselin à 20h, selon l'agenda du Premier ministre. Mercredi, François Bayrou s'entretiendra à 19h avec la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet. La CGT a fait savoir qu'elle ira "avec plusieurs dossiers sur la table", citant notamment l'emploi et l'industrie, les retraites, et les services publics. Jeudi, ce sera au tour du leader de Force Ouvrière Frédéric Souillot à 10h, puis celui de la CFE-CGC François Hommeril à 15h30 et enfin le président de l'U2P (entreprises de proximité) Michel Picon à 18h.