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Pour Emmanuel Macron, "la réforme des retraites par points, on y viendra un jour"

Emmanuel Macron, le 21 juin 2023, à Paris

Emmanuel Macron, le 21 juin 2023, à Paris - BERTRAND GUAY / AFP

Dans un entretien au Point, le chef de l'Etat considère qu'une réforme des retraites par points comme celle enterrée de 2020 est l'avenir du système en France. Même s'il estime que celle de 2023 est une étape vers un système universel.

Quelques mois après son vote houleux et à quelques jours de son entrée en vigueur le 1er septembre prochain, la réforme des retraites de 2023 ne sera probablement pas la dernière. C'est ce que laisse entendre Emmanuel Macron dans l'interview qu'il a donné cette semaine à l'hebdomadaire Le Point.

Le chef de l'Etat qui avait du enterrer la précédente réforme par points au moment où se déclenchait la pandémie de Covid n'a pas abandonné l'espoir qu'un tel système de retraites soit un jour adopté en France.

"C’était la réforme la plus transparente et la plus juste et je salue le travail d’Edouard Philippe qui l’a défendue et fait votée en première lecture à l’Assemblée en 2020, répond-il aux journlistes du Point qui l'interrogent sur le sujet. Mais oserais-je rappeler qu’elle a suscité autant de rejet que celle que nous venons de voter? De toute manière, on va y venir un jour car c’est le sens de l’histoire."

Une ambition qu'Emmanuel Macron souhaite pour ses successeurs. Il ne devrait pas y avoir de seconde réforme des retraites lors du quinquennat actuel.

Si la réforme de 2023 avec le report de l'âge légal de départ n'avait pas l'ampleur systémique de celle de 2020, le président se félicite cependant d'avoir "fait ce que les autres n’ont pas réussi à faire avant, c’est à dire supprimer les régimes spéciaux ce qui est un premier pas vers un régime universel."

"L'emploi, le coeur de la bataille"

"Elle a permis de préserver le versement des pensions des retraites d’aujourd’hui et de demain, elle a amélioré la situation de millions de retraités modestes et elle accroît justement la quantité de travail, comme la réforme de l’apprentissage, qui est un succès de mon premier mandat, ou les réformes du lycée professionnel et de l’université que nous allons conduire", se félicite Emmanuel Macron.

Le chef de l'Etat n'épargne pas au passage le Conseil d'orientation des retraites (COR) qui estimait en juin que la réforme ne suffirait pas à rendre le système à l'équilibre.

"Le COR disait que ce n’était pas la peine de faire la réforme quand on la faisait et maintenant dit que cela peut ne pas être suffisant en 2035 ou 2050, ironise-t-il. La belle affaire... On est en train de gagner la bataille de l’emploi et de réindustrialiser le pays. Lorsqu'on aura accru la quantité de travail, on aura réglé notre problème. Le cœur de la bataille économique, c’est ça."

Conscient enfin que cette réforme était probablement moins ambitieuse que la tentative précédente, Emmanuel Macron ne pense pas qu'un autre projet aurait bénéficié de davantage de soutien.

"Qui était pour aller plus loin? Quelles forces politiques et syndicales? Aucune. C’est une réforme efficace et juste que j’assume", conclut-il.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco