Quelle capacité de rebond pour l’économie française en 2021?

Une chute historique de -8,2%. Assommée par la pandémie de Covid-19, l’économie française a connu une récession sans précédent en 2020. Si les inconnues sur l’évolution de la situation sanitaire demeurent nombreuses, le déploiement de la campagne de vaccination a fait naître un brin d’optimisme pour l’année en cours.
En supposant que la vaccination produise ses effets à temps, le rebond mécanique de l’économie tricolore devrait, lui aussi, être d’une ampleur jamais vue depuis un demi-siècle. Bercy table sur 6% de croissance, quand l’Insee et la Banque de France évoquent 5%.
Un fort rebond après la levée des restrictions sanitaires?
Mais il s’agira dans tous les cas d’"un défi considérable", a reconnu début mars le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, alors que l’épidémie continue de frapper l’Hexagone. Et d’ajouter, comme pour se convaincre, que "la France est un grand pays" qui "doit se fixer des défis" et de "grandes ambitions".
Le locataire de Bercy assure même que "l'économie française va surprendre la zone euro et le reste de l'Europe par sa capacité de rebond d'ici la fin de l'année 2021". Si l’exécutif semble y croire dur comme fer, c’est d’abord parce qu’il garde en tête la reprise fulgurante constatée au 3e trimestre 2020, à la sortie du déconfinement, lorsque la croissance avait bondi de 18,7%.
Une fois les restrictions sanitaires levées, pourquoi ne pas espérer que le même scénario se reproduise? D’autant que le gouvernement estime avoir suffisamment protégé les ménages et les entreprises grâce au fameux "quoi qu’il en coûte" pour que les moteurs de la croissance que sont la consommation et l’investissement redémarre rapidement.
Le plan de relance pour stimuler la reprise
L’autre raison qui conforte l’exécutif dans ses prévisions repose sur le déploiement du plan de relance de 100 milliards d’euros sur deux ans. Objectif: mettre du vent dans les voiles pour stimuler davantage la relance. Ces six derniers mois, 16 milliards d’euros ont déjà été injectés dans l’économie, voire 26 milliards si l’on tient compte de la baisse des impôts de production accordée aux entreprises. Et sur l’ensemble de l’année, le gouvernement souhaite mobiliser 40 milliards d’euros dans le cadre du plan de relance qui devra soutenir la croissance à hauteur de 1 point de PIB.
Le plan de relance devra soutenir plusieurs pans de l’économie cette année. En stimulant par exemple l’activité dans le bâtiment à travers Ma Prime Rénov’, une aide à la rénovation des logements qui a déjà été accordée à 55.000 particuliers, ou via les 2,7 milliards d’euros qui seront engagés pour rénover 4214 bâtiments publics.
La relance devra également encourager la mobilité verte. A cet égard, 150.000 aides à la conversion et 100.000 bonus écologiques ont déjà été accordés en huit mois pour accélérer le renouvellement du parc automobile avec des véhicules électriques et hybrides rechargeables. Et ces aides sont maintenues jusqu’au 30 juin 2021.
Enfin, la relance sera aussi industrielle avec le soutien de l’Etat pour des projets de modernisation des usines dans les territoires, de relocalisation ou encore de numérisation des entreprises. De l’aveu même des dirigeants d’entreprises, les aides consenties en ce sens par l’exécutif marchent fort. D’ailleurs, l’enveloppe de 2,2 milliards d’euros initialement prévue pour aider le secteur de l’industrie va être gonflée d’un milliard d’euros supplémentaire.