Pourquoi la généralisation des autotests en entreprises s'annonce compliquée

Alors qu'ils sont progressivement déployés depuis quelques semaines dans les écoles, les collèges et les lycées, les autotests sont aux abonnés absents dans les entreprises. Actuellement, ces dernières peuvent déjà proposer des "tests rapides" à leurs salariés, qu'elles doivent financer elles-mêmes.
La dernière mise à jour du protocole sanitaire, publiée hier soir par le ministère du Travail, confirme qu'elles pourront désormais proposer l'usage d'autotests à leurs salariés volontaires. Mais toujours à leurs frais, contrairement aux établissements scolaires.
L'autofinancement n'est pas le seul frein au déploiement de ces autotests dans les entreprises. Sur le plan formel, c'est aussi un peu compliqué: il faut se déclarer à l'Agence régionale de santé (ARS), les données recueillies doivent être confidentielles et transmises à l'administration pour gestion, pour entretien et pour suivi. Par ailleurs, les autotests doivent se faire de manière aléatoire et "itérative" selon les mots du ministère, c'est-à-dire qu'on ne peut pas systématiser ou imposer des tests à jour et à heure fixe aux salariés volontaires de l'entreprise.
Difficiles à gérer
Autofinancement, démarches administratives complexes, gestion des données de santé: ces autotests s'annoncent difficiles à gérer pour les entreprises, et c'est pour cela qu'elles ne les mettent pas massivement en place pour le moment.
Au Luxembourg, le ministre du Travail a annoncé la semaine passée que près de six millions de "tests antigéniques rapides" seront distribués à l'ensemble des entreprises du pays, rapporte Lorraine Actu, soit deux autotests par semaine et par salarié, transfrontaliers compris.