"Plus possible que la patronat fasse des caprices d'enfants gâtés": Sophie Binet (CGT) appelle les patrons à "arrêter de pleurnicher" (et l'Etat à tailler dans les 211 milliards d'euros d'aides aux entreprises)

Sophie Binet lors d'une manifestation à Mertzwiller (est), le 5 juin 2025. - Frederick FLORIN © 2019 AFP
La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a exhorté le patronat à arrêter de "pleurnicher" et à cesser de faire des "caprices d'enfants gâtés", mettant en avant les "milliards d'aides consenties" chaque année aux entreprises, lundi 15 septembre sur TF1.
La numéro un de la centrale syndicale réagissait aux propos du président du Medef Patrick Martin qui a prévenu samedi qu'une "grande mobilisation patronale" serait organisée si les impôts des entreprises étaient augmentés dans le cadre du budget 2026.
"Ça fait huit ans que le patronat écrit directement toutes les orientations et toutes les politiques d'Emmanuel Macron avec des ministres qui sont les porte-serviettes des patrons", a estimé Sophie Binet sur TF1 lundi matin.
"Je pense qu'il faut que les patrons retrouvent la voie de la décence, ça n'est plus possible qu'ils passent leur temps à pleurnicher alors que les dividendes atteignent des records en France, alors que les résultats du CAC 40 sont florissants", a-t-elle fustigé.
"Il y a 211 milliards d'aides qui sont consenties chaque année sans condition ni contrepartie aux entreprises. Ça n'est plus possible que pour les patrons, ça soit uniquement des droits et jamais des devoirs", a-t-elle ajouté en faisant référence au chiffrage, établi par une commission sénatoriale, des aides publiques accordées aux entreprises.
Rencontre avec Sébastien Lecornu
Pour la numéro un de la CGT, "la situation de l'emploi est catastrophique aujourd'hui avec des emplois qui sont supprimés dans l'industrie malgré ce niveau d'aide record pour les entreprises et ces baisses d'impôts massives pour les plus riches".
"Nous, depuis huit ans, la ceinture a été bien serrée, on a eu à subir une réforme violente du code du travail, cinq réformes de l'assurance-chômage, une réforme des retraites, et il faudrait encore qu'on passe à la caisse", a-t-elle ajouté.
"Là, la roue doit tourner, c'est plus possible que le patronat fasse des caprices d'enfants gâtés."
À quelques heures d'une rencontre avec le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu, Sophie Binet a également redit attendre des clarifications et des actes : "Il faut tout à l'heure qu'il dise, un, j'abroge la réforme des retraites. Deux, j'enterre le budget Bayrou".
"Et puis, on veut de l'argent pour nos services publics", a-t-elle ajouté à trois jours de la journée de mobilisation syndicale prévue jeudi et dont l'objectif est de "permettre que les exigences sociales soient prises en compte".