Participation, intéressement, prime… Les PME vont devoir mettre en place un dispositif de partage de la valeur

Une bonne nouvelle pour les salariés des PME alors que les petites structures sont particulièrement menacées et même touchées par les défaillances d'entreprises. A compter du 1er janvier 2025, les entreprises de 11 à 49 salariés devront mettre en place un dispositif de partage de la valeur.
Sur son site, l'Urssaf précise que sont concernés les entreprises qui "réalisent un bénéfice net fiscal positif au moins égal à 1% du chiffre d’affaires pendant trois années consécutives".
Son versement pourra prendre trois formes différentes, à savoir:
- un régime d'accord de participation ou d'intéressement,
- un plan d'épargne salariale (PEE, PEI, Perco ou Pereco, précise l'Urssaf)
- ou encore le versement d'une prime de partage à la valeur, dites "primes Macron".
"Cette année, nous avons baissé notre chiffre d'affaire donc nous réduisons un petit peu la prime, explique à BFMTV Catherine Guerniou qui dirige une PME du Val-de-Marne et verse une prime de partage de la valeur pour la troisième année consécutive. Mais il est certain que si nous étions en-dessous de 0, nous ne pourrions pas déclencher de prime." Si les salariés reconnaissent le caractère motivant de cette prime liée à la performance de l'entreprise, la plupart préféreraient qu'elle soit davantage stable dans le temps.
"C'est l'employeur qui décide du montant"
De son côté, le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) François Asselin salue la flexibilité de ce dispositif: "C'est l'employeur qui décide du montant qu'il peut ou qu'il veut verser. C'est un moyen très facile de motiver ses salariés à travers une rétribution, une prime collective."
Ces dernières semaines, le représentant des PME mettait en garde contre les répercussions d'une censure du gouvernement de Michel Barnier, confirmant que 250.000 sont actuellement menacés par des défaillances d'entreprises.
"Ce sont des entreprises qui se retrouvent dans des situations délicates, souvent en observation, parfois en redressement. Toutes ne vont pas péricliter. Mais ça veut dire que l'emploi de leurs salariés est menacé."
En début de semaine, il a dit attendre du nouveau gouvernement "une vraie action sur les dépenses de fonctionnement de l'action publique", "une stabilité fiscale" et qu'il "n'augmente pas le coût du travail".
Les primes favorisées face au recul de l'inflation ?
En revanche, la CGT est plutôt opposé à ce dispositif, estimant qu'il ne doit pas se substituer aux augmentations de salaires. A ce titre, l'année 2025 s'annonce plus modeste que les précédentes côté salaires, sur fond de ralentissement de l'inflation et de "prudence" des entreprises dans un contexte instable, les augmentations devant rester sous la barre des 3%, selon la plupart des cabinets spécialisés.
Dans une analyse de 1.159 accords d'entreprise récents sur les rémunérations, le cabinet d'expertise Syndex a constaté que 63% d'entre eux prévoient des augmentations générales ou collectives et 36% des augmentations individuelles, des taux en baisse. Les primes de partage de la valeur (PPV) se retrouvent dans 21% des accords, ajoute le cabinet.
"Avec le recul anticipé de l’inflation en 2025, la tendance observée en 2024 de baisse du nombre d’accords prévoyant une augmentation générale et individuelle devrait se confirmer cette année, avec également un risque que les primes soient favorisées, au détriment des augmentations de salaire", pointe une responsable de Syndex.
Mais selon une enquête du cabinet Alixio, les entreprises ont largement délaissé la prime Macron, désormais fiscalisée. Elles ne sont plus que 18% à l'avoir versée en 2024 et seulement... 4% envisagent de le faire en 2025.