"On verra le revers qu'on va lui mettre": Michel-Edouard Leclerc appelle à "monter sur le ring" face à Donald Trump

"Il faut sortir de la fritaille qu'on a pendant les négociations commerciales." A peine un mois après la fin des négociations annuelles entre distributeurs et industriels, Michel-Edouard Leclerc appelle à la solidarité des différents acteurs du secteur agro-alimentaire face aux droits de douane envisagés par Donald Trump : "Je prône aujourd'hui des lieux et des moments où industriels, producteurs, distributeurs et agriculteurs regardent comme on va réagir à ces attaques commerciales."
"Il ne faut pas être naïf. On ne doit pas se diviser et on doit faire nation et défendre nos produits français", a-t-il insisté sur le plateau de Télématin.
En cas de taxe sur les vins et spiritueux, le président du comité stratégique des centres Leclerc suggère de trouver d'autres partenaires commerciaux, une réduction de la production ou encore de baisser le nombre de produits américains dans les rayons.
Concrètement, le patron de la grande distribution souhaite des collaborations par filières, lesquelles "sont déjà organisées".
"On se parle, on s'échange beaucoup de statistiques car nous ne savons pas avec qui la Commission européenne discute, explique-t-il. Prenons le temps. La Commission a raison de dire "répondons mi-avril et travaillons entre professionnels" et on verra en retour le revers qu'on va lui mettre."
"Ils vont faire naître un anti-américanisme"
A ce titre, Michel-Edouard Leclerc se réjouit de la dernière étude de l'Ifop sur les intentions de boycott de Français vis-à-vis d'entreprises américaines : "Ça ne me gène pas que ces voix s'élèvent. Cela permettra de faire comprendre à l'administration américaine brutale que s'ils veulent vraiment toucher nos viticulteurs et nos producteurs avec 200% de droits de douane, ils ne vont pas seulement perdre leur crédit vis-à-vis de ces corporations. Mais ils vont faire naître un anti-américanisme qui se manifeste déjà par la culpabilisation des gens qui ont acheté des Tesla par exemple."
"Pour un président américain qui a écrit 'L'art du deal', il doit comprendre que s'il veut nous amener sur le ring, on peut l'amener beaucoup plus loin. C'est très bien qu'il voit que ce n'est pas sans conséquence. On joue pas simplement avec de l'argent et des marchandises, il y a des gens derrière."