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Coca Cola, McDonald's ou Tesla… Le classement des entreprises américaines les plus boycottées par les Français

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Devant la politique trumpiste et les camouflets infligés aux Européens, de plus en plus de Français annoncent se détourner des produits des entreprises américaines. Au premier rang des marques menacées: Coca Cola, McDonald's et Tesla. Des marques associées à l'imaginaire américain et pour lesquelles il existe des alternatives.

Le tropisme des Français pour les Etats-Unis a du plomb dans l’aile. Et ce nouveau désamour pourrait aller jusqu’au boycott de marques faisant partie du quotidien des Français, notamment des marques alimentaires. C’est le résultat d’une étude que le site touristique NYC.fr a commandé à l’Ifop.

L’enquête pointe une dégradation historique de la cote de sympathie des Etats-Unis, même si ces résultats sont à relativiser car le dernier cadre de référence date de 2010, sous l'ère Obama.

"Pour autant, c'est un record à la baisse. Jamais depuis ces 40 dernières années le niveau n'avait été aussi bas, même lors des années Bush", relève François Kraus, directeur du pôle Politique de l'Ifop.

Et dans les décisions d’achat, qu'elles concernent la consommation ou les voyages, le désamour se fait de plus en sentir.

Deux Français sur trois favorables au boycott

62% des Français seraient prêts au boycott de produits d'enterprises américaines. Les tensions commerciales, mais aussi l’humiliation du président ukrainien dans le bureau ovale ont suscité l’indignation et de nombreux appels aux boycott en ligne. Parmi les Français les plus remontés, on trouvera les électeurs de gauche (72% des électeurs de gauche interrogés s'y disent favorables), du centre-gauche et du centre-droit, mais aussi les seniors (81% des plus de 65 ans se disent favorables). Enfin, ceux affichant des revenus supérieurs à 2400 euros nets sont les plus enclins au boycott.

Autre chiffre considérable, près d'un Français sur trois parmi les personnes interrogées déclarent déjà boycotter un produit d'une entreprise américaine.

McDonald's, Coca Cola et Tesla sur le podium des marques les plus boycottées

Parmi les marques qui seraient les plus boycottées actuellement, on retrouve les entreprises emblématiques de l'imaginaire américain. Coca Cola réunit 48% des actions de boycott actuelles, suivi de près par McDonald's (44%). Vient ensuite Tesla, dont le patron incarne personnellement la politique de Trump.

"Après le "US go home", on assiste véritablement à un "Elon go home"", relève François Kraus.

X arrive ainsi également dans le top des marques les plus menacées d'un futur boycott.

Au rang des secteurs qui pourraient être concernés par des intentions de boycott dans les mois à venir, on retrouve donc les équipementiers automobiles, les marques de sodas, de fast-food, mais aussi de textile ou de chaussures.

Étonnamment, les réseaux sociaux, les plateformes de services, les logiciels sont davantage épargnés par les intentions de boycott.

"Les Français ont d'autant moins l'intention de consommer un produit qu'ils ne le consomment pas déjà", abonde François Kraus. De plus les marques de réseaux sociaux, de logiciel sont faiblement concernées car les consommateurs en sont davantage dépendants. Il y a moins de produit de substitution."

Ce donc les marques les plus associées à l'imaginaire américain, et pour lesquelles il existe des alternatives européennes ou asiatiques qui pourraient le plus souffrir du désamour à l'égard du grand frère américain. Pourtant, boycotter l'alimentaire comme McDonald's risque de concerner directement la main d'oeuvre tricolore.

"Par exemple les marques de fast-food font directement vivre des agriculteurs et employés français, à l'inverse d'entreprises de logiciels bien moins présentes sur le territoire national", rappelle François Kraus.

Des motivations progressistes mais aussi patriotiques

Etonnamment relève le sondage, les motivations progressistes ne sont pas les seuls ressorts du boycott. Le soutien aux entreprises et à l'emploi français est aussi fortement mis en avant. Le boycott mêlerait donc opposition à la politique brutale de Trump et préférence économique nationale ou européenne.

"On n'est pas dans l'imaginaire habituel de l'activisme politique associé au boycott. Il y a une base de soutien qui transcende les clivages politiques, une diversité de motivations et une mobilisation forte des seniors et des catégories aisées plus informées de l'actualité et au pouvoir d'achat plus important, conclut François Kraus. Ce qui peut indiquer le risque d'un phénomène durable, préoccupant à terme pour les entreprises américaines".

Étude Ifop pour NYC.fr réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 14 au 17 mars 2025 auprès d’un échantillon national représentatif de 1000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Marine Landau