Négociations commerciales: quels produits vont augmenter ou baisser en grande distribution?

Le bras de fer fut âpre. Comme chaque année, la grande distribution a mené avec les industriels des négociations commerciales afin de fixer les prix payés cette année par les consommateurs.
D'un côté, les producteurs entendaient obtenir des augmentations sensibles, mettant en avant la hausse de certains coûts comme le gaz ou le beurre. De l'autre, les distributeurs ont fait pression pour obtenir exactement le contraire.
Finalement, maintenant que ces discussions sont achevées, "l'atterrissage montre une quasi-stabilité qui sera bénéfique aux consommateurs après les années d'inflation que nous avons connues", indique dans un communiqué, Layla Rahhou, la déléguée générale de la fédération patronale des supermarchés (FCD).
Concrètement, à quoi faut-il s'attendre dans les prochains mois pour les consommateurs?
La grande distribution évoque donc une "quasi-stabilisation" des prix en moyenne pour la plupart des produits mais certains d'entre eux vont bel et bien augmenter et d'autres vont un peu baisser.
"Une moyenne ne veut rien dire", rappelle sur BFMTV, Yves Puget, directeur des rédactions du magazine professionnel LSA. "C'est beaucoup plus compliqué, selon les catégories de produits et les enseignes. Mais je pense que ça va légèrement augmenter".
Au rayon des hausses
L'envolée de certaines matières premières comme le beurre ou le cacao seront répercutés sur les prix. Les biscuits, le chocolat mais aussi le café ou le jus d'orange devraient connaître des augmentations moyennes de 15%.
Du côté des produits laitiers, la hausse sera plus contenue. Elle est la conséquence de la hausse du prix d'achat du lait aux producteurs.
"On parle de quelques centimes d'euros sur des pots de yaourt, quelques centimes d'euros sur un camembert ou quelques centimes d'euros sur un emmental", explique à France Inter, le président de la Fédération nationale de l’industrie laitière.
Au rayon des baisses
Il y aura bien quelques familles de produits qui seront moins coûteuses pour le consommateur avec notamment une baisse moyenne de 2% sur les articles d'hygiène, d'entretien et de beauté.
Les méga-promos autour de ces produits pourraient également faire leur retour puisque des députés ont déposé une proposition de loi pour abroger leur interdiction (loi Descrozaille).
Les prix des pâtes (grâce au recul du prix du blé), l’huile d’olive et du sucre devraient également repartir à la baisse.
Quelle marge pour le distributeur?
L'AFP a consulté un graphique sur la différence entre le prix d'achat au fournisseur et celui du prix facturé au consommateur par un des distributeurs français. Le prix d'achat au fournisseur représente "en moyenne 72%" du prix de vente, selon cette source.
Concrètement, pour un prix en rayon de 2,50 euros (hors taxe), le prix d'achat hors taxe au fournisseur serait de 1,80 euros. La marge de 0,70 euros est utilisée pour payer les frais de personnel (23 centimes), la logistique (11 centimes), les loyers (6 centimes), l'énergie (2 centimes)... Pour un bénéfice effectif d'un peu plus de 5 centimes, soit 2%.
Les supermarchés font généralement peu ou pas de marge sur certains produits bien connus et comparables, le pot de Nutella de Ferrero ou la bouteille de Coca-Cola par exemple: les clients ont tendance à se baser sur ces produits pour déterminer quelle enseigne est la mieux-disante sur les prix en général.