Quand le patronat américain réclame une hausse de taxe sur le carburant

L'augmentation de la taxe fédérale sur le carburant coûterait à l'automobiliste américain moyen environ 9 dollars par mois, selon le président US de la chambre de commerce. - Mario Tama-Getty Images North America-AFP
Alors que le gouvernement français a gelé la taxe carbone sur les carburants, l'Amérique voudrait "dégeler" la sienne, qui n'a pas bougé depuis 1993. L'idée d'une augmentation de taxe est soutenue rien moins que par la chambre de commerce américaine, puissant lobby des entreprises, habituellement hostile à l’impôt.
Son président, Thomas Donohue, s'exprimant publiquement devant le Congrès il y a quelque jours, a préconisé d'augmenter la taxe fédérale sur le gallon d'essence (l'équivalent de 3,78 litres).
Une taxe équivalent à 4,8 centimes d'euros par litre!
Alors qu'elle s'élève seulement à 18,4 centimes de dollars US (16 centimes d'euros) le gallon, soit environ 4,3 centimes d'euros le litre, le lobbyiste représentant le patronat américain propose de relever cette taxe de 25 centimes de dollars sur 5 ans, par palier de 5 centimes de plus par an.
"Augmenter la taxe sur l'essence de seulement 25 cents générerait 394 milliards de dollars sur 10 ans pour investir dans nos routes, nos ponts et nos systèmes de transport en commun" a défendu Thomas Donohue qui rappelle en outre que la taxe a augmenté pour la dernière fois en...1993.
Un thème fédérateur entre Démocrates et Républicains?
L'augmentation "coûterait à l'automobiliste moyen environ 9 dollars par mois. Mais nos routes très détériorées entraînent une augmentation des coûts de maintenance et d’exploitation d’environ 40 dollars par mois par automobiliste" a-t-il argumenté pour justifier la hausse de la taxe fédérale sur le carburant.
Certains commentateurs politiques américains font remarquer que le thème sensible de l'état dégradé des infrastructures de transport outre-Atlantique et d'un effort obligé de financement pour y remédier est un des rares sujets qui pourraient réunir les Républicains et les Démocrates au Congrés américain.