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La Chine exporte toujours plus malgré les sanctions américaines

Selon des chiffres publiés ce jeudi par l'Administration des douanes, les ventes totales de la Chine à l'étranger se sont accrues de 3,3% sur un an après un repli de 1,3% en juin.

Selon des chiffres publiés ce jeudi par l'Administration des douanes, les ventes totales de la Chine à l'étranger se sont accrues de 3,3% sur un an après un repli de 1,3% en juin. - Fred Dufour-AFP

Les exportations totales de la Chine sont légèrement reparties à la hausse en juillet, en dépit du conflit commercial avec les États-Unis. Mais les prochaines sanctions annoncées par Washington devraient finir par pénaliser Pékin.

Selon des chiffres publiés ce jeudi par l'Administration chinoise des douanes, les ventes totales de la Chine à l'étranger se sont accrues de 3,3% sur un an après un repli de 1,3% en juin. En parallèle, les importations ont enregistré une nouvelle baisse de 5,6%, après une chute de 7,3% le mois précédent. Au total, l'excédent commercial chinois est resté stable en juillet à 45,05 milliards de dollars, contre 44,23 milliards le mois précédent.

Ces chiffres sont meilleurs qu'attendu par les analystes qui misaient en général sur une nouvelle diminution des exportations (-1% selon le consensus de l'agence Bloomberg) et sur un recul plus fort des importations (-8,8%).

À plus long terme, les perspectives ne sont toutefois pas au beau fixe pour le commerce extérieur chinois, le président américain Donald Trump ayant annoncé pour le 1er septembre une taxe supplémentaire de 10% sur 300 milliards de dollars d'exportations chinoises vers les Etats-Unis qui n'étaient pas encore frappées par des droits de douane supplémentaires. Cela s'ajoutera donc aux taxes de 25% qui s'appliquent déjà sur 250 milliards de dollars de produits chinois. 

Des achats américains qui anticipent les sanctions

"À terme, les exportations risquent toujours de se retrouver sous pression malgré le soulagement apporté par la faiblesse du yuan, du fait des nouveaux droits de douane américains et de la mollesse généralisée de la demande étrangère", commente Julian Evans-Pritchard, du cabinet Capital Economics.

En août, les exportations chinoises pourraient profiter d'achats américains destinés à devancer l'imposition des nouveaux droits de douane, comme cela a été constaté dès les premières salves de la guerre commerciale l'an dernier, souligne cet expert américain. Mais cet effet pourrait s'avérer cette fois moindre, les capacités de stockage des ports américains n'étant pas infinies, remarque-t-il.

Avec les États-Unis, l'excédent commercial a diminué

Avec les seuls États-Unis, l'excédent commercial s'est légèrement replié à 27,97 milliards de dollars contre 29,9 milliards en juin. Les exportations chinoises à destination de l'Oncle Sam ont baissé en juillet de 6,46% sur un an, tandis que les importations ont reculé de 19,09%, soit un peu moins qu'en juin (-7,75% pour les exportations et -31,44% pour les importations).

Ces chiffres révèlent l'impact des dernières surtaxes annoncées par les États-Unis en mai dernier, lorsque l'administration Trump a relevé de 10% à 25% ses tarifs douaniers sur quelque 200 milliards de dollars de produits chinois importés. Cinquante milliards de dollars de biens étaient déjà surtaxés à ce niveau.

Les exportations vers l'UE ont progressé de 6,5%

Pékin impose de son côté des droits de douane additionnels sur 110 milliards de dollars de produits américains, soit la quasi-totalité de ses importations des États-Unis. Le pouvoir chinois a d'ores et déjà annoncé des mesures de rétorsion -pas nécessairement douanières- à l'encontre du commerce américain après l'entrée en vigueur des prochaines sanctions de Washington.

Enfin, les exportations à destination de l'Asie du sud-est et de l'Union européenne ont progressé respectivement de 15,6% et 6,5% en juillet sur un an. "Même si les droits de douane additionnels sur les produits chinois imposés par les États-Unis devraient nuire aux perspectives commerciales de la Chine d'ici à la fin de 2019, la progression des exportations en direction du reste du monde pourrait faire office d'amortisseur", observe l'économiste Betty Wang, du cabinet ANZ Research.

Frédéric Bergé avec AFP