Les grandes surfaces n'auront pas le droit de vendre d'autotests ce week-end

Un kit d'autotest anti-Covid - InnovaMedicalGroup
La Haute Autorité de Santé (HAS) a donné cette semaine son feu vert à la vente d'autotests. Reste à savoir comment les Français pourront se les procurer, les conditions de mise en vente n'ayant pas encore été définies. Si leur disponibilité en pharmacie laisse peu de doute, ce n'est pas le cas pour les supermarchés.
Bien avant l'annonce de la HAS, les distributeurs se tenaient prêts. Mercredi matin, Carrefour dégaîne en premier et annonce avoir commandé 1 million d'autotests qui seront disponibles dès ce week-end dans les rayons parapharmacie des magasins du groupe.
Mais officiellement, les grandes surfaces n'ont pas le droit d'en vendre. En vertu de l'article L.4211-1 du code de la Santé publique, les autotests sont considérés comme des "dispositifs médicaux de diagnostic in vitro", soumis au monopole pharmaceutique.
"Si un supermarché décide de vendre ces autotests, il sera dans l'illégalité", nous confirme la direction générale de la Santé.
Seule exception à la règle, les tests de grossesse et les tests d'ovulation, dont la vente est autorisée en grande surface depuis 2014.
Un coup dur pour les distributeurs français. En Allemagne, les autotests vendus en supermarché, notamment chez Aldi et chez Lidl, ont rencontré un immense succès et les stocks ont rapidement été épuisés.
Carrefour attend le feu vert
Seul un arrêté pourrait inverser la tendance. Sur ce point, la direction générale de la Santé se refuse à tout commentaire. Du côté de Carrefour, l'enseigne nous indique "se tenir prête" et assure qu'aucun test ne sera vendu sans autorisation.
Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé, avait pourtant ouvert la voie sur BFMTV. Dimanche dernier, il assurait: "Ce sera assez facile d’accès. Le principe de l’autotest, c’est justement qu’on puisse l’avoir en famille. Ce sera en supermarchés ou en officines en tout cas, si c’est le plus facile, ça va être très facile à organiser".
Du côté de Système U, dont le patron Dominique Schelcher avait très tôt réclamé la possibilité de vendre ces autotests, rien ne presse. L'enseigne attendait des précisions sur le type de tests homologués et affirme ne pas avoir encore passé commande. A BFM Business, Système U précise que ces tests ne seront "pas disponibles avant au moins une semaine".
Les tests antigéniques à réaliser soi-même détectent en 10 à 20 minutes la présence du Covid-19. Ils sont moins douloureux que les tests RT-PCR classiques car le prélèvement nasal est moins profond. Leur efficacité dépend toutefois de leur bonne réalisation. Les pharmaciens souhaitent ainsi que la vente de ces tests leur soit réservée, affirmant qu'ils nécessitent les conseils d'un professionnel de santé.