Le chômage repart à la baisse et c'est bon pour les salaires

Contre toute attente, le chômage a baissé au deuxième trimestre. Il s’agit bel et bien d’une surprise. Entre avril et juin dernier, la part des personnes qui recherchent activement un emploi au sein de la population en âge de travailler a baissé. Le taux de chômage, au sens du Bureau international du travail, était de 7,5% au premier trimestre. Il est désormais de 7,3%, soit 40.000 chômeurs de moins.
Cette baisse est d’autant plus inattendue que, depuis l'année dernière, le taux de chômage n’avait pas cessé de remonter. C’est même la première fois, depuis l’été 2022, qu’il baisse d’un trimestre à l’autre. Pour la plupart des économistes, l’explication tient en deux lettres: JO. Avec des créations d’emploi ponctuelles et, par nature, provisoires.
Le taux d'emploi des 50-64 ans à son plus haut niveau historique
Cette baisse ne doit donc pas être vue comme un retournement de tendance. Il faudrait pour cela que la croissance économique soit plus forte. D’autant qu’il faut désormais absorber le maintien dans l’emploi des seniors proches de la retraite qui ont dû retarder leur départ du fait de la dernière réforme.
L’Insee relève d'ailleurs dans sa notre trimestrielle que la part des 50-64 ans en emploi n’a jamais été aussi élevée depuis 1975, date à laquelle cette donnée a commencé à être suivie. Plus de 68% des seniors travaillent contre 54% il y a très exactement vingt ans.
Les salaires augmentent nettement plus que l'inflation
L’autre chiffre du jour, c’est l’évolution des salaires qui, selon la Dares, cette fois, continuent à augmenter plus vite que l’inflation. Et ceci explique en partie cela. Car plus le taux de chômage est bas, plus les employeurs sont enclins à augmenter les salaires, d’abord pour éviter le départ de salariés qui peuvent plus facilement trouver du travail mieux payé ailleurs et, ensuite, pour séduire de nouvelles recrues qui peuvent faire jouer la concurrence dès lors qu’ils ont le choix entre plusieurs offres d’emploi.
Ainsi, depuis le début de l’année, le salaire moyen de base (hors primes et heures supplémentaires) augmente plus que l’inflation. Au deuxième trimestre, ce dernier a augmenté de 2,9% par rapport à l’année dernière à la même époque. A noter que ce sont les ouvriers qui profitent le plus de cette augmentation de pouvoir d’achat (+3,5% sur un an). Alors que par exemple, pour les cadres, la hausse se limite à 2,7%.
