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"Travailler plus et automatiser davantage": les recommandations du Haut commissariat au plan pour faire face à l'effondrement de la natalité en France

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Le déclin de la natalité en France aura des conséquences économiques, selon une étude du Haut commissariat à la Stratégie et au plan et va bousculer le marché du travail à moyen terme.

Moins d'enfants, mais plus de travail? La baisse de la natalité en France est "une marée descendante" qui va nécessiter de "travailler plus et d'automatiser davantage" et de se doter d'une "stratégie d'immigration de travail", selon le Haut commissariat à la Stratégie et au plan.

Dans une note publiée jeudi, cet organisme rattaché à Matignon revient sur les derniers chiffres de l'Insee qui ont fait état, en mai et pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, d'un solde naturel de population négatif sur 12 mois glissants.

"La baisse continue et marquée des naissances depuis plus d'une dizaine d'années fait basculer la France dans un nouveau régime démographique qui bouscule les perspectives économiques à moyen terme", relève l'économiste Maxime Sbaihi dans cette note.

"Au-delà des maternités, la dénatalité est une marée descendante qui se fait déjà ressentir sur les bancs des écoles et des collèges, elle atteint aujourd'hui les lycées, demain l'enseignement supérieur et bientôt le marché du travail", ajoute-t-il.

Dans le détail, les écoles primaires ont ainsi perdu plus d'un demi-million d'élèves sur les dix dernières années et elles devraient en perdre 284.000 supplémentaires d'ici 2028, portant la baisse totale des effectifs à 13% depuis 2015, peut-on lire.

La dénatalité devrait de la même manière impacter les effectifs de l'enseignement supérieur à partir de 2029, avec une baisse plus prononcée à partir de 2033.

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Des conséquences pour l'emploi

Sans surprise, l'impact de la "marée descendante" va également se faire ressentir sur le marché du travail. La population active continue certes de croître mais "à un rythme toujours plus faible, ce qui annonce une décroissance sur la prochaine décennie, à politique inchangée", écrit l'économiste.

Face à ces constats, la France dispose de plusieurs leviers "pour adapter son économie à une démographie passée de vent porteur à vent contraire : travailler plus, automatiser davantage, accueillir mieux".

Sur le premier point, la note du Haut commissariat au plan met en avant une "marge de hausse non négligeable du taux d'activité et d'allongement du temps de travail sur toute la durée de la vie."

Le développement de la robotique dans certains secteurs permettrait quant à lui "d'amortir le choc" et de compenser une partie de la pénurie de main d'œuvre.

Enfin, la France "gagnerait" à "se doter d'une stratégie d'immigration de travail", estime Maxime Sbaihi qui prend pour exemple certains pays voisins qui ont "choisi de compenser un solde naturel négatif par un solde migratoire positif en recrutant à l'étranger selon des critères économiques correspondant" à leurs besoins nationaux.

HC avec AFP