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Semaine de 4 jours, sortie des 35 heures: le thème du temps de travail s'invite dans la campagne présidentielle

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Si les candidats de gauche à l'élection présidentielle font des propositions pour réduire le temps de travail, la droite reste fidèle à son credo "travailler plus pour gagner plus".

28, 32, 35 voire 39 heures? A l’approche de l’élection présidentielle, le temps de travail s’invite à nouveau dans les débats. Mercredi, c’est le candidat écologiste Yannick Jadot qui a mis les pieds dans le plat en affirmant que "le sens de l’histoire, c’est la réduction du temps de travail". Il s’est ainsi dit favorable à la semaine de quatre jours mais sous une forme adaptée "à l’échelle locale":

"La semaine de quatre jours est une très belle initiative mais cela peut aussi s’organiser différemment. Cela peut être 6 mois au bout de 4 ans ou une année au bout de 10 ans parce qu’on a un projet", a détaillé le leader des Verts.

Sans surprise, les candidats de gauche sont les premiers défenseurs de la réduction du temps de travail. A commencer par Philippe Poutou (NPA) qui plaide pour les 28 heures de travail hebdomadaires et la semaine de quatre jours sans baisse de salaires. De leur côté, Fabien Roussel (Parti communiste) et Jean-Luc Mélenchon proposent la semaine de 32 heures, ce qui pourrait également se traduire par un jour de repos supplémentaire dans certaines entreprises.

Enfin, la candidate du Parti socialiste, Anne Hidalgo, a estimé en octobre dernier que "reposer la question du temps de travail" était "une évidence", tout en expliquant que "ce n’est pas à un président de décider mais le politique est là pour donner une impulsion".

A droite, "travailler plus pour gagner plus"

Du côté d’Emmanuel Macron, la réduction du temps de travail n’est pas vraiment à l’ordre du jour. Du moins pas pour tout le monde. En 2017, celui qui n’était alors que candidat à l’élection présidentielle proposait de moduler le temps de travail en fonction de l’âge des salariés. En clair, un jeune serait amené à travailler plus que 35 heures par semaine quand les personnes proches de la retraite pourraient faire moins d’heures. Cette proposition n’a finalement jamais vu le jour mais pourrait faire partie du programme du président sortant pour la campagne de 2022.

Ce jeudi, la ministre du Travail, Elisabeth Borne, s’est par ailleurs opposée à la généralisation de la semaine de quatre jours, estimant que l’Etat ne pouvait "pas du tout imposer une telle mesure" qui dépend selon elle "du choix de l’entreprise".

A droite, où le credo "travailler plus pour gagner plus" semble être toujours d’actualité, pas question de parler de la semaine de quatre jours. Lors de son premier meeting de campagne en décembre, la candidate LR, Valérie Pécresse, a au contraire dit vouloir "laisser aux entreprises le pouvoir de sortir des 35 heures". Elle a également exprimé le souhait de permettre aux Français de "convertir (leurs) RTT en salaire", arguant "qu’il y a beaucoup de RTT qui ne sont pas prises et beaucoup de Français qui préféreraient convertir leur temps libre en salaire aujourd’hui pour pouvoir gagner plus".

Enfin, les candidats d’extrême droite, Marine Le Pen et Eric Zemmour, n’ont pas encore fait de proposition sur le thème du temps de travail.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco