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Les salariés de LDLC passent aux 32 heures par semaine

Laurent de la Clergerie, président et fondateur de LDLC.

Laurent de la Clergerie, président et fondateur de LDLC. - ©Marie-Eve Brouet

La semaine de quatre jours sera désormais la règle pour les employés du siège social et des plateformes logistiques du vendeur en ligne de produits informatiques.

Trois jours de congé… chaque semaine? C'est, depuis une dizaine de jours, le rythme des salariés du spécialiste français de la vente en ligne d'équipements informatiques LDLC. Après l'avoir annoncé l'année dernière, l'entreprise lyonnaise vient d'acter le passage aux 32 heures hebdomadaires. Une petite révolution: concrètement, ses employés ne sont désormais attendus que quatre jours par semaine, pour huit heures de travail quotidien, sur leur lieu de travail – et sans qu'aucune baisse des salaires n'ait été concédée en contrepartie.

L'idée derrière ce troisième jour "off", c'est de "laisser une pause, une bulle aux salariés [pour qu'ils] puissent faire tout ce qu’ils n’ont jamais le temps de faire, qu’ils font parfois le soir ou le weekend sans pouvoir se reposer", explique le patron, Laurent de la Clergerie, à France Bleu Isère. Avec le pari que "sur les quatre jours où ils sont au travail, ils soient beaucoup plus efficaces", souligne-t-il. Le dirigeant s'est inspiré d'une expérience menée par Microsoft au Japon: dans l'archipel, le groupe américain teste depuis la mi-2019 la semaine de quatre jours, avec comme résultat des salariés 40% plus productifs.

"Ça n’a rien changé dans le fonctionnement de l’entreprise, c’est-à-dire qu’au quotidien, tout se passe normalement. On aura sans doute quelques embauches à faire pour compenser quelques heures, mais c’est très très peu, comparé au global", précise le dirigeant à la radio iséroise. Dans les faits, ce changement de rythme concerne 800 personnes sur le millier de salariés que comptent le siège social de Limonest, au nord-est de Lyon, et les trois plateformes logistiques de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), Grandchamp-des-Fontaines (Loire-Atlantique) et Gennevilliers (Hauts-de-Seine).

47 jours de congé supplémentaires

Pour les employés de LDLC, cela représente 47 jours de congé supplémentaires sur l'année (les cadres, en conséquence, perdront leurs 13 jours de RTT). Mais pas question que tout le monde parte en week-end le jeudi soir, ou pose au même moment son jour "off": chaque service, selon ses propres contraintes, s'est organisé en conséquence, nous précise LDLC, contacté par BFM Business. En logistique, par exemple, le lundi est une journée très chargée et sera obligatoirement travaillé pour assurer la bonne marche de l'entreprise.

Pour les employés de la cinquantaine de magasins de l'enseigne, c'est plus compliqué. Seuls les magasins de Paris (Beaugrenelle) et de Lyon (Vaise) sont passés à la semaine de quatre jours. Les autres boutiques, essentiellement des franchisées et quelques succursales du groupe, emploient souvent moins de dix personnes et peuvent difficilement changer leur fonctionnement. Concernant les filiales du groupe, elles ne sont pas obligées de suivre la maison-mère pour le moment – la filiale dédiée aux logiciels de gestion d'entreprise, Anikop, a par exemple préféré mettre en place les congés illimités.

Jérémy Bruno