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Royal assure que quand elle était ministre de l'Énergie, "les prix n'augmentaient pas"

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Invitée de BFM Politique ce dimanche, l'ancienne ministre de l'Énergie de 2014 à 2017 affirme que les prix du gaz et de l'électricité n'augmentaient pas sous son mandat parce qu'elle "tenait" Engie et EDF, ce que son successeur n'a pas su faire.

Tous les prix - alimentation, énergie, essence - ont augmenté ces dernières années, a déploré Ségolène Royal sur le plateau de BFM Politique ce dimanche. Or le gouvernement a le pouvoir d’influer sur les prix, tous particulièrement ceux de l’électricité et du gaz, a affirmé l’ex-candidate à la présidentielle. Celle qui a été ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer entre 2014 et 2017 assure y être parvenue pendant son mandat.

"Quand j’étais ministre de l’Énergie, pardon de dire cela, mais les prix n’augmentaient pas parce que je mettais les entreprises EDF et Engie devant leurs responsabilités. Quand j’ai quitté le ministère, les prix de l’énergie ont explosé parce que les choses n’étaient plus tenues", a déclaré Ségolène Royal ce dimanche, dans un tacle à son successeur, Nicolas Hulot.

Faut-il davantage serrer la vis aux grands groupes français de l’énergie? "Bien sûr", répond notre invitée. "Autrement, c’est trop facile pour ces entreprises d’augmenter le prix de l’énergie alors que les consommateurs se sentent piégés, qu’ils n’ont rien à dire. Et c’est plus facile d’augmenter les prix que d’améliorer la gestion de l’entreprise, de baisser les coûts de production, d’organisation, de maîtriser les salaires qui n’ont plus rien à voir avec ceux de la fonction publique alors que ce sont des entreprises financées par les fonds publics."

Lorsqu’elle détenait le portefeuille de l’Énergie sous la présidence de son ex-compagnon François Hollande, la candidate malheureuse au second tour de la présidentielle 2007 avait notamment fait changer les formules de calcul des prix du gaz et de l’électricité. Celle qui allait présider la COP21 deux ans plus tard affirmait alors que "les augmentations automatiques sans régulation et sans contrôle" sont finies, sur RMC en novembre 2014. 

Quelques hausses durant son mandat

En réalité, durant son mandat de ministre de l’Énergie, les prix du gaz avaient bien connu quelques hausses, mais qui n’avaient pas compensé les baisses intervenues sur les tarifs bleus.

En revanche, elle pas pu faire grand chose contre la hausse des prix de l'électricité. Au départ, lors de sa prise de fonction, elle n'avait consenti à augmenter les tarifs réglementés d'EDF que de 2,5% en 2014, alors que l’industriel réclamait 5%. Finalement, le Conseil d’État était revenu sur ce dossier pour trancher en 2016. Il avait obligé la ministre à accepter une hausse rétroactive. Les ménages qui bénéficiaient des tarifs réglementés d’EDF avaient ainsi dû verser en moyenne 1,50 euro supplémentaire par mois pendant 18 mois.

Nina Godart