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Présidentielle: pour le gouverneur de la Banque de France, l'économie française a "besoin de stabilité"

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François Villeroy de Galhau estime que la France "inspirerait moins confiance" si le pays "était amené à dépenser trop et pour cela emprunter encore davantage".

L'économie française a "besoin de stabilité" et de "garder la confiance de ceux qui prêtent à la France", a déclaré ce mardi le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, dans un entretien aux quotidiens du groupe Ebra.

La différence entre les taux d'intérêt payés par la France et l'Allemagne pourrait s'accroître "si notre pays était amené à dépenser trop et pour cela emprunter encore davantage, il inspirerait moins confiance et ce surcoût pourrait augmenter rapidement", met en garde le banquier central.

François Villeroy de Galhau ne mentionne pas Marine Le Pen, qui a assuré que son programme était équilibré entre nouvelles dépenses et baisses d'impôts d'un côté, et un montant équivalent d'économies de l'autre. Mais son chiffrage est contesté, l'institut Montaigne estimant par exemple qu'il prévoit des dépenses supérieures de 101,8 milliards d'euros aux économies ou recettes anticipées.

Villeroy de Galhau met en garde contre un rétablissement de certains frontière à l'intérieur du marché unique

La Banque de France "n'a pas à faire de commentaire politique" mais "elle est là pour redire avec constance les faits, et l'importance que la politique économique d'un pays inspire confiance", selon François Villeroy de Galhau. En outre, "il faut jouer résolument le jeu collectif européen, y compris la sécurité qu'est le marché unique", souligne le gouverneur qui rappelle que ce marché, "c'est plus de 50% de notre commerce, garanti par des règles communes".

Rétablir certaines frontières à l'intérieur du marché unique, comme veut le faire la candidate du Rassemblement national, serait donc "un choc nettement plus fort" que l'arrêt de la majeure partie du commerce avec la Russie, qui "représente seulement 1% du commerce extérieur français" mais dont l'"arrêt perturbe déjà notre économie", assure François Villeroy de Galhau.

P.L. avec AFP