Ukraine: François Villeroy de Galhau assure qu'il n'y aura "pas de récession" dans la zone euro

La Banque centrale européenne opte pour la flexibilité maximum. Jeudi, l’institution de Francfort a décidé d’accélérer le retrait progressif de ses rachats de dette tout en se laissant du temps pour agir sur les taux, alors que l’invasion de l’Ukraine par la Russie assombrit les perspectives en zone euro.
"C’est un choc économique négatif", a reconnu ce vendredi sur BFM Business le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. "Beaucoup plus négatif pour la Russie mais pour l’Europe, cela signifie plus d’inflation, à travers la montée des prix de l’énergie, moins de croissance et surtout beaucoup plus d’incertitudes", a-t-il précisé.
Il a toutefois tenu à relativiser l'ampleur du choc en expliquant que dans les trois scénarios présentés par la BCE (modéré, dégradé et sévère), "il y a deux repères de confiance, réducteurs d’incertitudes". Le premier, c’est que "dans tous les scénarios, la croissance reste positive en Europe chacune des années, il n’y a pas de récession", a d’abord souligné François Villeroy De Galhau.
"Et le deuxième repère, c’est que l’inflation, après un sommet en 2022 entre 5 et 7% devrait revenir autour de 2% d’ici 2024", a-t-il ajouté, relevant au passage que l’inflation française "tout en restant élevée, est significativement inférieure à la moyenne de la zone euro, environ deux points de moins".
Pas de risque majeur pour les banques françaises
Par ailleurs, le gouverneur de la Banque de France a dit ne pas avoir d’inquiétude pour les établissements financiers installés en Russie. Parmi les banques françaises, la Société Générale est particulièrement présente, via sa filiale Rosbank.
"L’ensemble des grandes banques françaises est supervisé de très près par l’ACPR et par l’Union bancaire européenne. Chaque établissement a rendu public ses risques sur la Russie, ce sont des risques qui ne sont pas insignifiants mais tout à fait gérables", a-t-il assuré.
C’est selon lui "le résultat de la bonne gestion des banques mais aussi du renforcement des règles de sécurité financières que nous avons imposées à la suite de la crise financières".