Pour ce ministre, la taxe d'habitation est "un impôt stupide et idiot"

Le ministre chargé des collectivités territoriales Sébastien Lecornu a estimé ce mercredi que la taxe d'habitation était bien "un impôt stupide et idiot." - Ludovic Marin-AFP
"Des voix se sont élevées pour dire: cet impôt est stupide et idiot. Je vous le confirme, c'est un impôt stupide et idiot", a asséné, Sébastien Lecornu, ministre des collectivités locales, sur LCI. Il a par ailleurs estimé que "personne ne comprendrait qu'on ne mette pas ce sujet" en discussion "dans l'item fiscalité" du "grand débat".
"Mais, en tant que ministre des maires, je suis attaché (...) à ce que les moyens, les ressources des collectivités territoriales soient sanctuarisées et protégées", a ajouté Sébastien Lecornu en soulignant que les premiers dégrèvements opérés "ont été compensés à l'euro prêt".
L'exécutif gouvernemental placé dans un imbroglio
Cette déclaration intervient après que l'Élysée a assuré, hier mardi, que la suppression de la taxe d'habitation pour les contribuables les plus riches serait bien "sur la table" du "grand débat" et pourrait être réexaminée. Ce sujet est au centre d'un cafouillage de l'exécutif, placé dans un imbroglio depuis quelques jours, provoqué par ses hésitations entre le statu quo (exonération à terme pour 80% des ménages) et la suppression totale de cet impôt local pour tous les contribuables.
"Je suis favorable à ce qu'on aille au bout, c'est-à-dire que 100 pourcent des foyers demain ne paye plus la taxe d'habitation, parce que c'est un impôt qui est injuste dans la manière avec laquelle aujourd'hui il est organisé", a pour sa part plaidé la porte-parole des députés LREM Aurore Bergé sur France 2.
"Dans les 20% des foyers les plus riches, on a aussi des foyers qui sont à 4000 euros de revenus mensuel à deux, donc on n'est pas non plus sur les plus riches des plus riches dans notre pays", a-t-elle argumenté.
les maires des petites villes de france interpellent le gouvernement
La possibilité "annoncée par certains ministres de maintenir cet impôt pour les 20% restants ne peut qu'accroître la confusion et l'incertitude concernant la nature et le montant des recettes fiscales des collectivités locales ainsi que des modalités de leur compensation", écrit l'Association des petites villes de France (APVF).
L'APVF rappelle qu'"aucune association d'élus n'était demandeuse de la suppression" de cette taxe qui constitue l'une des principales recettes fiscales des communes. Elle appelle le gouvernement "à clarifier rapidement sa position concernant la remise à plat de la fiscalité locale" et "à formuler des propositions réalistes" en concertation avec les élus locaux.