BFM Business
France

La centrale de Fessenheim sera définitivement fermée en 2020

La centrale emploie directement 850 salariés d'EDF

La centrale emploie directement 850 salariés d'EDF - Fréderic Florin - AFP

EDF a annoncé que la fermeture du premier réacteur de la plus ancienne centrale nucléaire du parc français interviendrait le 22 février 2020. Le deuxième réacteur sera quant à lui stoppé le 30 juin de la même année.

La doyenne des centrales nucléaires va être arrêtée l'année prochaine. EDF a indiqué dans un communiqué avoir "adressé au ministre chargé de la Transition écologique et solidaire et à l'Autorité de sûreté nucléaire la demande d'abrogation d'exploiter ainsi que la déclaration de mise à l'arrêt définitif des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim".

Élisabeth Borne, la ministre de la Transition écologique et solidaire, vient d'entériner ce lundi soir la demande d'abrogation d'exploitation de la centrale par EDF.

Ainsi, la fermeture définitive de la centrale nucléaire située dans le Haut-Rhin interviendrait le 22 février 2020 pour le premier réacteur et le 30 juin de la même année pour le second réacteur. Ces dates correspondent au calendrier annoncé la semaine dernière par la secrétaire d'Etat à la Transition écologique, Emmanuelle Wargon.

Une fermeture repoussée plusieurs fois

EDF ajoute avoir signé avec l'Etat le "protocole d'indemnisation" pour dédommager l'entreprise de cette fermeture anticipée. Il se traduira par un versement proche de 400 millions d'euros sur les quatre ans suivant l'arrêt de la centrale pour les dépenses liées à sa fermeture. L'Etat versera ensuite des sommes "correspondant à l'éventuel manque à gagner", c'est-à-dire les bénéfices qu'auraient apportés les volumes de production jusqu'en 2041. Cette date correspond à ce qui aurait été la sixième visite décennale de l'installation.

En 2016, le gouvernement de l'époque avait proposé de 80 à 100 millions d'euros en contrepartie de la fermeture anticipée de la centrale nucléaire. L'année suivante, un protocole avait nettement revu en hausse ces sommes, avec un dédommagement fixe d'environ 490 millions, plus une part additionnelle reflétant le manque à gagner.

Mise en service en 1977, la fermeture de Fessenheim, une promesse de l'ex-président François Hollande, devait intervenir initialement fin 2016, mais a été reportée à plusieurs reprises.

La France veut réduire à 50% (contre 71,7% l'an dernier) la part du nucléaire dans sa production électrique. Cet objectif a été repoussé de 2025 à 2035 dans la loi énergie climat qui vient d'être adoptée par le Parlement.

C.C. avec AFP