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Emmanuel Macron: "Il faut peut-être conditionner davantage" la suppression de l'ISF

Le président de la République, Emmanuel Macron (photo d'illustration)

Le président de la République, Emmanuel Macron (photo d'illustration) - AFP

Le président de la République a déclaré lundi qu'il fallait "peut-être" conditionner la part de l'ISF supprimée à la part de réinvestissement réalisé par les bénéficiaires de la réforme.

Le rétablissement de l'ISF n'est toujours pas d'actualité. Cette demande des gilets jaunes est rejetée en bloc par l'exécutif. En revanche, Emmanuel Macron n'est pas fermé à la possibilité d'imposer des conditions aux bénéficiaires. "Il faut peut-être reconditionner davantage la part de l'ISF supprimée" si "l'objectif du retour ou du maintien du capital productif" n'est pas atteint, a déclaré lundi le président de la République devant 64 intellectuels reçus à l'Élysée, ont rapporté plusieurs médias. 

"Le cœur de la réforme de la fiscalité du capital, c'était de ré-attirer du capital productif ou de le garder en France. Il faut ainsi peut-être conditionner davantage, sur la partie ISF qui a été totalement supprimée, la part de réinvestissement", a-t-il poursuivi d'après Le Figaro.

La réforme de l'ISF doit faire l'objet d'une évaluation d'ici la fin de l'année. L'économiste Philippe Martin a signalé à Emmanuel Macron lundi ne pas pouvoir évaluer l'effet de cette mesure sans disposer des données individuelles des contribuables.

Pas de grande réforme fiscale

Plus largement, le président de la République a été invité par Jean Pisani-Ferry, qui a participé à la rédaction de son programme électoral, à définir une réforme fiscale plus ambitieuse. "Un impôt des successions qui sent bon le XIXe siècle, un impôt local dont les bases datent des années 1960 et un impôt sur le revenu extrêmement compliqué", il faut "engager quelques chantiers de modernisation de notre système", a plaidé l'économiste, selon Les Echos.

Emmanuel Macron a tout de suite fermé la porte à un "big bang fiscal" et balayé toute modification de la fiscalité de l'héritage: 

"On est rentré dans ce débat sur une taxe que payaient trop certains. Je ne crois pas qu'on s'en sorte en en faisant payer d'autres", a répondu le chef de l'État.
"Dans un pays où les gens ont peur pour l'héritage, je n'ouvrirai pas ce sujet de bidouiller la taxe sur les successions, car tous se sentiraient concernés", même les plus modestes.
Jean-Christophe Catalon