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Croissance, emploi... L'économie française fait de la résistance

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Selon la dernière prévision de l'Insee, l'activité française va progresser modérément au premier semestre. Dans le même temps, l'inflation va entamer son repli mais restera élevée.

Inflation, crise énergétique, tensions géopolitiques... Malgré un contexte toujours incertain, l'économie française devrait confirmer sa capacité de résilience au premier semestre 2023. Selon la dernière note de conjoncture de l'Insee parue ce mercredi, le PIB tricolore progressera modestement au cours des trois premiers mois de l'année (+0,1%). C'est certes 0,1 point de moins que ce que prévoyait l'institut de la statistique dans ses dernières prévisions, mais cela écarte le risque de récession.

Cette croissance tout juste positive proviendrait essentiellement du modeste rebond de la consommation des ménages (+0,2%) et du secteur tertiaire marchand dont l'activité devrait croître de 0,2% au premier trimestre. "L'activité serait peu dynamique dans le commerce tandis qu’elle reculerait dans les services de transports, pénalisés par les grèves", souligne toutefois l'Insee. En revanche la production manufacturière accuserait un recul (-0,2%), notamment dans les branches énergo-intensives. "Concernant la production d'énergie (...), la croissance de l'activité ralentirait, suite aux maintenances dans certaines centrales nucléaires et aux mouvements sociaux", ajoute l'institut.

0,6% d'acquis de croissance à mi-année

L'activité serait un peu plus dynamique au deuxième trimestre, avec une croissance du PIB estimée à 0,2% grâce à une stabilisation de la production manufacturière et à l'accélération des services (+0,3%). Si la consommation des ménages progresserait modérément (+0,1%) dans un contexte d'inflation persistante, les investissements des entreprises non financières continueraient de croître (+0,5%, après +0,6%). Sans compter que les exportations devraient être un peu plus dynamiques grâce à de nouvelles livraisons aéronautiques et navales (+1%, après -0,2%).

Au final, l'acquis de croissance annuelle pour 2023 serait de 0,6% à mi-année. Ce qui signifie que le PIB progressera d'autant sur l'ensemble de l'année si la croissance était nulle aux troisième et quatrième trimestres. Cette prévision est toutefois "soumise à de nombreux aléas, tant nationaux (durée et étendue des grèves, par exemple) qu’internationaux (développements géopolitiques, effets des resserrements monétaires en cours, stabilité du système financier, etc.)", prévient l'Insee.

De son côté, l'emploi ralentirait (+0,1% au 1er et 2e trimestres) tandis que la population active continuerait progresserait respectivement de 37.000 et 28.000 actifs, si bien que le taux de chômage se maintiendrait à 7,2% jusque mi-2023.

Un pouvoir d'achat en baisse malgré le reflux de l'inflation

À 6,3% en février sur un an, l'inflation devrait progressivement reculer pour s'établir à 5,4% en juin, principalement grâce à la diminution de l'inflation énergétique qui pourrait être négative à mi-année (-1,3% en juin). Les prix alimentaires continueraient toutefois d'augmenter (+15,4% sur un an en juin) malgré la baisse des cours mondiaux. "En effet, les chocs de l'an dernier, y compris s'agissant des coûts de l'énergie, continueraient d'exercer une pression à la hausse sur les prix à la consommation, comme en témoignent les récentes négociations commerciales entre les producteurs, fournisseurs et distributeurs", note l'Insee. Quant à l'inflation sous-jacente (hors alimentation et énergie), elle resterait orientée à la hausse pour atteindre 6,4% en juin.

Face à l'augmentation des prix, les salaires continueraient de progresser début 2023 avec une hausse du salaire moyen par tête de 0,9% au premier trimestre et de 1,4% au deuxième. "Ce dynamisme serait porté par la prise en compte des hausses de prix à la consommation dans les négociations salariales et par de nouvelles revalorisations du Smic (revalorisation automatique en janvier, de 1,8 %, et nouvelle revalorisation probable, d’au moins 2 %, dans le courant du printemps)" explique l'Insee.

Les prestations sociales seraient quant à elles soutenues par la revalorisation des pensions de base au 1er janvier et par le versement de l'indemnité carburant de 100% aux ménages modestes utilisant leur véhicule pour se rendre au travail. Pas de quoi compenser intégralement la hausse des prix pour autant. Ainsi, le pouvoir d'achat par unité de consommation baisserait de 0,8%, aussi bien au 1er qu'au 2e trimestre.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco