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La Banque de France table sur une croissance modeste de 0,1% au premier trimestre

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D'après la dernière enquête de la Banque de France, l'activité a progressé en février dans l'industrie et les services, mais pas dans le bâtiment.

Inflation, crise énergétique... Malgré les vents contraires auxquels ont fait face les entreprises ces derniers mois, la Banque de France a confirmé ce mercredi la bonne résistance de l'économie française. Selon sa dernière enquête menée auprès de 8500 entreprises, le PIB tricolore devrait croître de 0,1% au premier trimestre 2023, "ce qui est légèrement mieux qu'attendu dans nos dernières projections macroéconomiques publiées en décembre", explique l'institution.

Cette modeste croissance tient en partie à la résilience des secteurs de l'industrie et des services qui ont tous deux vu leur activité croître de 0,2% en février. Les chefs d'entreprise dans l'industrie anticipent par ailleurs une nouvelle progression de l'activité en mars, notamment dans les produits informatiques, électroniques et optiques, la pharmacie et l'automobile. La branche du textile et de l'habillement serait en revanche en repli. Les patrons du secteur tertiaire tablent eux aussi sur une hausse de l'activité en mars, mais moins marquée que les mois précédents.

À l’inverse, l'activité du bâtiment est stable en février et même en retrait dans le gros œuvre, "en lien avec le net repli des ventes de logements neufs", a souligné Olivier Garnier, directeur général de la Banque de France. Une tendance qui devrait se poursuivre en mars.

Comme annoncé par son gouverneur, François Villeroy de Galhau, début mars, la Banque de France reverra également à la hausse sa prévision de croissance de l'économie française le 20 mars pour l'ensemble de l'année 2023, alors qu'elle prévoyait +0,3% jusqu'à présent.

Baisse des difficultés d'approvisionnement

En février, 33% des entreprises industrielles déclaraient encore rencontrer des difficultés d'approvisionnement. Un chiffre stable sur un mois mais en net recul sur un an (-21 points). Le repli se poursuit en revanche dans le bâtiment avec 24% des entreprises éprouvant des difficultés d'approvisionnement, contre 31% un mois plus tôt. "Certains intrants sont néanmoins de nouveau mentionnés comme source de difficultés d’approvisionnement: bois, verre (secteur agro-alimentaire), titane, composants électroniques (aéronautique), carrelage, ardoises (bâtiment)", tempère la Banque de France.

En outre, "selon les industriels interrogés, le rythme de hausse des prix des matières premières baisse significativement en février et retrouve un niveau désormais proche de celui observé avant la crise Covid". En conséquence, la proportion de chefs d'entreprise déclarant avoir augmenté leurs prix dans l'industrie en février poursuit son recul, passant de 32% il y a un an à 24% aujourd'hui. Même constat dans le bâtiment (32% ont augmenté leurs prix, contre 36% en février 2022). Dans les services, cette proportion atteint 20%, proche de celle observée il y a un an (19%).

Pour le mois de mars, la Banque de France s'attend à une nouvelle détente sur les prix dans le bâtiment (25%), les services (18%) et l'industrie (21%) mais pas dans l'agro-alimentaire où 30% des entreprises ont augmenté leurs prix en février et 40% devraient de nouveau le faire en mars.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco