Coup de rabot sur les niches fiscales: Macron dit non à la proposition de Darmanin

Le président de la République Emmanuel Macron. (Photo d'illustration) - Ludovic Marin - AFP
Raboter les niches fiscales? Emmanuel Macron n'est pas favorable à la proposition de Gérald Darmanin, elle l'a même "agacé", selon les informations de Franceinfo.
Lors du conseil des ministres mercredi, le président de la République a averti: "Le débat oui, mais la ligne ce n'est pas d'augmentation d'impôts." Baisser les crédits et réductions d'impôt de certains ménages conduit mécaniquement à augmenter leurs impôts. "L'idée ne sera pas forcément retenue, ce n'est qu'une contribution ministérielle", a répondu officiellement l'Élysée au média du service public.
Du côté de Matignon, le ton est un peu différent. On partage évidemment la volonté de ne pas augmenter les impôts, mais "jouer sur les niches est-ce que c’est pas mieux qu’ajouter une tranche supplémentaire d’impôt?". Sur France Inter fin janvier, Édouard Philippe s'est dit ouvert au débat sur l'instauration d'un taux marginal plus élevé pour les plus hauts revenus.
Adoucir l'entrée dans l'impôt des petits contribuables
Dans Le Parisien lundi, le ministre des Comptes publics a pointé que les niches fiscales de l'impôt sur le revenu coûte 14 milliards d'euros par an à l'État, dont plus de la moitié profite aux 9% les plus riches. Dans un esprit de justice fiscale, Gérald Darmanin a alors proposé de diminuer le plafond global des niches ou de les mettre sous conditions de ressources "pour qu'elles profitent aux classes moyennes et populaires plutôt qu'aux plus aisés".
Invité sur notre antenne mercredi, le ministre a précisé son idée, insistant sur le fait qu'il ne s'agit que d'une "proposition" pour alimenter la partie "fiscalité" du grand débat national. Selon lui, une baisse de "1 milliard d'euros ces niches" permettrait de "baisser les tranches d'impôt sur le revenu des gens qui gagnent 1700-1800 euros de 180 euros en moyenne".
Le but est d'adoucir l'entrée dans l'impôt des contribuables les moins aisés en réduisant des avantages fiscaux pour les 3% les plus riches. Le système profiterait à l'ensemble de la première tranche d'imposition, d'après Le Figaro.
Pour mémoire, 47% des ménages payent l'impôt sur le revenu et il existe 474 niches fiscales pour les particuliers. Dans sa proposition, le ministre de Bercy cible notamment le crédit d'impôt transition énergétique, mais entend épargner le crédit d'impôt emploi à domicile.