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Brexit: Gérald Darmanin "très inquiet" de la préparation des entreprises françaises

"J'ai même l'impression, pour la première fois dans ma vie de ministre, que l'administration est prête avant le monde de l'entreprise", a déclaré le ministre.

"J'ai même l'impression, pour la première fois dans ma vie de ministre, que l'administration est prête avant le monde de l'entreprise", a déclaré le ministre. - Thomas Samson - AFP

Le ministre des Comptes publics juge "urgent" que le monde des affaires comprenne que le Royaume-Uni pourrait sortir de l'Union européenne sans accord.

Le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, s'est déclaré jeudi "très inquiet" de la préparation des entreprises françaises à un Brexit dur, jugeant "urgent" que le monde des affaires comprenne que le Royaume-Uni pourrait sortir de l'UE sans accord.

"Je suis très inquiet de la façon dont les entreprises françaises s'intéressent à ce sujet", a affirmé le ministre lors d'une audition devant la Commission spéciale Brexit de l'Assemblée nationale, lançant un appel à se préparer à l'éventualité d'une sortie britannique sans accord le 29 mars prochain, qui aurait d'importantes répercussions pour les exportateurs français.

"Je pense qu'il est urgent que le monde des affaires comprenne que le Brexit (dur) peut tout à fait arriver. Il se peut même qu'il n'y ait pas de 'deal'", a-t-il prévenu. "Il est important que les entreprises françaises se rendent compte qu'il se peut qu'il y ait un Brexit et que ce Brexit soit dur", a-t-il ajouté.

"J'ai même l'impression, pour la première fois dans ma vie de ministre, que l'administration est prête avant le monde de l'entreprise", a-t-il reconnu, citant comme exemple une récente réunion à Lille sur le Brexit à laquelle une trentaine de personnes seulement étaient venues écouter son intervention sur le Brexit.

Le monde des affaires "n'est plus mobilisé du tout"

Cette conférence avait eu lieu avant l'annonce d'un accord entre l'UE et le Royaume-Uni. Le monde des affaires "n'était déjà pas mobilisé avant" et "n'est plus mobilisé du tout depuis que l'on a annoncé qu'il y avait un accord", a-t-il regretté.

"C'est moi-même qui vais notamment voir les grandes entreprises de spiritueux", a-t-il expliqué, citant les exemples des vins de Bordeaux, le Cognac ou plus récemment le groupe Pernod-Ricard.

"Je vais les voir moi-même pour leur dire: vous devez recevoir les patrons des douanes pour qu'ils expliquent à vos commerciaux et à vos chefs de logistique comment ça se passe", a expliqué le ministre devant les député.

L'Union européenne et le Royaume-Uni ont scellé dimanche un divorce historique. Le "traité de retrait" doit cependant passer l'épreuve de la ratification du Parlement européen et surtout celle, loin d'être acquise, du Parlement britannique.

J.-C.C. avec AFP