Après l'Insee, la Banque de France revoit elle aussi à la hausse sa prévision de croissance pour la France, à 0,7% en 2025

L'économie française se maintient à flot. En dépit d'une crise politique et budgétaire délétère pour la confiance des ménages et des entreprises, la croissance tricolore devrait atteindre 0,7% cette année, selon la dernière projection de la Banque de France publiée lundi. C'est 0,1 point de plus que la précédente prévision publiée par l'institution en juin.
Cette nouvelle estimation est en phase avec celle du gouvernement démissionnaire qui tablait sur 0,7% de croissance du PIB en 2025. De son côté, l'Insee a relevé de 0,2 point sa prévision la semaine dernière. L'institut de la statistique s'attend désormais à voir l'activité tricolore progresser de 0,8% cette année.
La croissance 2026 et 2027 revue en légère baisse
Soutenue par l'industrie manufacturière, "la croissance au premier semestre a surpris positivement, portée par la contribution positive des variations de stocks, qui devrait être suivie par un mouvement de déstockage et un net rebond des exportations dès le troisième trimestre", souligne la Banque de France qui prévoit 0,3% de croissance entre juillet et octobre.
L'institution revoit en revanche en légère baisse sa prévision de croissance pour 2026 (0,9%, -0,1 point) et 2027 (1,1%, -0,1 point). En effet, si la consommation des ménages et l'investissement privé devraient se raffermir ces deux prochaines années, le "contexte national plus incertain" et l'environnement international "plus défavorable, du fait notamment d’un taux de change de l’euro et d’un prix du pétrole plus élevés" ont contraint les économistes de la Banque de France à modérer leur relatif optimisme.
La consommation se reprendrait un peu en 2026
Au-delà de la révision de croissance pour 2025, "la bonne nouvelle qui se dégage de cette projection", c'est la confirmation du ralentissement de l'inflation, indique Olivier Garnier, chef économiste de la Banque de France. La hausse des prix à la consommation, en termes harmonisés (IPCH), se limiterait en effet à 1% en 2025 "en raison du recul des prix énergétiques et de la modération des prix des services". Elle repartirait ensuite à la hausse, respectivement à 1,3% et 1,8% en 2026 et 2027, soit légèrement en dessous de la cible de 2% fixée par la BCE.
De leur côté, les salaires ont continué en 2025 a augmenté plus vite que les prix. Résultat, le pouvoir d'achat grimperait de 1% sur l'année. Ce qui ne se voit pas vraiment à ce stade, la consommation des ménages ayant reculé au premier semestre. Elle ne progresserait par ailleurs que de 0,4% sur l'ensemble de l'année, après +1% en 2024.
Mais "il y a des facteurs ponctuels qui ont pesé sur la consommation" en début d'année, tempère Olivier Garnier, évoquant le repli des achats de voitures après leur forte hausse fin 2024 (les ménages ont anticipé les changements du bonus-malus automobile) et la forte baisse de la consommation d'énergie au deuxième trimestre, conséquence de températures particulièrement clémentes.
La situation politique a aussi miné le moral des consommateurs qui ont préféré jouer la carte de la prudence si on en croit le taux d'épargne qui a frôlé les 19% au deuxième trimestre. Malgré tout, si "la consommation et l’investissement des entreprises resteraient freinés au tournant de l’année 2026 par les incertitudes sur la politique budgétaire", la consommation des ménages soutenue par les gains de pouvoir d'achat repartirait à la hausse et augmenterait de 1% l'année prochaine et de 1,1% en 2027.