BFM Business
France

Agriculture: comment le gouvernement compte atteindre la "souveraineté agricole et alimentaire"

placeholder video
Alors qu'il tenait ce mercredi une conférence de presse pour faire un point sur le calendrier et l'avancée des mesures visant à éteindre la crise agricole, le Premier ministre a réaffirmé le cap de la souveraineté alimentaire.

Dès le préambule de sa prise de parole devant la presse à Matignon ce mercredi 21 février, le chef du gouvernement a réaffirmé le cap d'une agriculture souveraine. Il a même affirmé vouloir placer l'agriculture "au rang des intérêts fondamentaux" de la France au même titre que sa sécurité ou sa défense.

Pour ce faire, "l'objectif de souveraineté agricole et alimentaire" sera inscrit "noir sur blanc" dans le futur projet de loi d'orientation agricole "présenté en fin de semaine, délibéré au printemps en vue d'"une commission mixte paritaire à l'horizon du mois de juin", a précisé le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau. Mais qu'entend exactement Gabriel Attal lorsqu'il parle de souveraineté alimentaire?

"Pour atteindre ce cap, on doit produire plus et on doit protéger mieux", a-t-il indiqué. Pour établir les fondements d'une véritable stratégie alimentaire, l'exécutif compte s'appuyer des indicateurs spécialement définis. Et ces chiffres donnent d'ores-et-déjà des informations sur l'agriculture tricolore.

"Ils nous montrent que la France demeure une grande nation agricole (la première européenne) et qu'elle exporte l'équivalent de deux fois ce qu'il faudrait pour nourrir les Français", a salué le Premier ministre.
Le parti-pris : Agriculteurs, vers un Salon de la colère ? - 21/02
Le parti-pris : Agriculteurs, vers un Salon de la colère ? - 21/02
6:44

Un plan de souveraineté pour l'élevage

Toutefois, ces données mettent aussi en lumière les "fragilités de certaines filières" liées aux moyens de productions mais aussi au changement climatique. C'est le cas de l'élevage, pour lequel Gabriel Attal veut établir un plan spécifique de souveraineté. En cours de discussion, ce plan concernera l'ensemble des filières: "bovine, ovine, caprine, porcine, volaille, apicole" et sera présenté lors du Salon de l'agriculture qui s'ouvre ce week-end à Paris.

Le Premier ministre a également annoncé des plans pour la souveraineté et l'autonomie alimentaire dans les territoires d'outre-Mer.

Il a également réaffirmé sa volonté d'accroître la consommation de produits français avec une accélération dans la restauration collective (50% de produits durables et de qualité, 20% de bio). Pour accélérer dans le domaine de la restauration collective, le Premier ministre annonce une "une conférence des solutions", "associant l'État et les collectivités locales".

Doze d'économie : Agriculture, l'oraison funèbre de l'écologie - 02/02
Doze d'économie : Agriculture, l'oraison funèbre de l'écologie - 02/02
7:54

Une souveraineté au niveau européen

Mais, selon Le Parisien, qui a eu accès au document de travail du gouvernement pour l'élaboration du futur projet de loi, la souveraineté alimentaire telle qu'imaginée par le gouvernement s'entend au niveau européen.

"La souveraineté alimentaire française s’entend dans la capacité à assurer son approvisionnement alimentaire dans le cadre du marché intérieur de l’Union européenne et de ses engagements internationaux", indique le document auquel le quotidien a eu accès.

Il précise que "les politiques publiques concourent à la protection alimentaire et agricole et à maîtriser les dépendances nécessaires et stratégiques en matière d’importation et d’exportation".

"Au niveau européen, la guerre en Ukraine doit interroger l’Europe sur ce qu'est la souveraineté alimentaire", avait déjà affirmé Marc Fesneau le 18 février sur BFMTV.

L'agriculture doit pour lui être perçue comme une question "stratégique" au même titre que "l'énergie et l'armement", plaidait-il, appelant l'Europe à arrêter d'être "naïve" à ce sujet.

Enfin, pendant sa prise de parole ce mercredi, Gabriel Attal a renouvelé l'opposition ferme de la France au traité de libre-échange entre l'UE et le Mercosur en rappelant un principe simple: "si c'est interdit pour nos agriculteurs, ça ne doit pas rentrer chez nous".

Nina Le Clerre