"Un clou supplémentaire sur le cercueil de l'économie française": le patron de la BPI Nicolas Dufourcq étrille la taxe Zucman

Nicolas Dufourcq, président de la Banque publique d'investissement (BPI), a vertement critiqué sur BFMTV la proposition de la taxe dite "Zucman", qui prévoit de taxer à hauteur de 2% par an les patrimoines supérieurs à 100 millions d'euros, soit au total 1.800 foyers fiscaux en France.
"C'est un des clous supplémentaires dans le cercueil de l'économie française", a-t-il lancé.
"Si vous êtes entrepreneur (...) comment voulez-vous prendre des risques avec une telle taxe?", s'interroge-t-il. "C'est une machine à détruire le risque cette affaire."
"Il y a d’autres manières psychologiquement moins létales"
Il pointe que, selon le Conseil d'analyse économique, la taxe Zucman ne devrait pas rapporter plus de 5 milliards d'euros.
"S’il s’agit de trouver 5 milliards d'euros dans le patrimoine des plus riches, il y a d’autres manières psychologiquement moins létales", assure-t-il.
Il cite notamment celles qui sont présentes dans la proposition de budget présentée par Sébastien Lecornu. Pour rappel, ce projet de loi prévoit notamment la reconduction partielle de la contribution sur les grandes entreprises et de celle sur les hauts revenus, ainsi qu'une taxe pour éviter l'optimisation fiscale via les holdings.
"Régler la montre suisse de l'économie française"
Il a également fustigé ceux qui décrivent le projet de budget comme "le musées des horreurs". "Ce n'est pas le catalogue des horreurs, ce sont des ajustements", juge Nicolas Dufourcq. Plus généralement, il ne plaide pas pour supprimer des prestations sociales mais pour en modifier les conditions.
"Certaines allocations pourraient être distribuées sous conditions de ressources ou de patrimoine, d'autres pourraient être récupérables sur la succession", suggère-t-il.
Il a cité l'exemple de l'APA (Allocation personnalisée d'autonomie), qui a remplacée une autre aide. "Elle remplaçait une allocation qui était récupérable sur l'héritage", pointe-t-il. "Par ailleurs, elle est sans condition de ressources." Il s'agit selon lui d'aller dans le détail et de "régler la montre suisse de l'économie française".