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L'intersyndicale appelle à la mobilisation le jeudi 18 septembre contre "le musée des horreurs" du budget Bayrou

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Les organisations syndicales se sont réunies vendredi matin afin de proposer une journée de mobilisation le 18 septembre, quelques jours seulement après celle du 10, à laquelle certains syndicats appellent également à se joindre.

Ce sera donc le 18 septembre. Face à l'ampleur mais aussi l'aspect nébuleux du mouvement du 10 septembre, la CFDT avait indiqué qu'elle souhaitait proposer une autre journée de mobilisation le mois prochain. Les organisations se sont donc réunies en intersyndicale vendredi matin pour annoncer que cette nouvelle mobilisation aurait lieu le jeudi suivant.

"Le musée des horreurs du projet de budget doit être abandonné", a déclaré la cheffe de file de la CFDT Marylise Léon, lisant un communiqué commun. "Les différentes mesures budgétaires avancées sont d'une brutalité sans précédent", souligne ce texte. L'intersyndicale dénonce entre autres la "remise en cause du service public et du droit du travail", "le gel des prestations sociales, la désindexation des pensions de retraite" mais aussi le doublement des franchises médicales, dont un projet de décret préparé par le ministère de la Santé est déjà à un stade avancé.

"Les fermetures d'entreprises et suppressions d'emploi se multiplient, les services publics sont en crise, les salaires ne permettent pas de vivre dignement", a insisté Marilyse Léon, au nom de l'intersyndicale.

Un budget de "justice sociale et fiscale"

"Même si le gouvernement de François Bayrou ne demeure pas après le 8 septembre, il est important d'avoir un budget de justice sociale et fiscale", a plaidé la numéro 1 de la CFDT en marge de la conférence de presse organisée ce vendredi. "Cela sera toujours utile d'avoir cette mobilisation pour donner un signal clair", a-t-elle affirmé. Et ce, d'autant plus qu'"à ce stade, il n'y a aucun contact avec les responsables politiques et les services du Premier ministre", a-t-elle précisé.

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De son côté, la secrétaire générale de la CGT a confirmé que son syndicat participera également à la manifestation du 10 septembre, initiée par des internautes qui appellent à "bloquer tout" depuis plusieurs semaines. Ce sera "une étape pour dénoncer l'austérité", a-t-elle souligné. "Le 10 septembre est une initiative citoyenne, mais pour l'intersyndicale, il était question de construire une grande journée de grève et de mobilisation. Ce n'est pas le moment de baisser les bras mais de relever la tête. La colère sociale est énorme", a-t-elle développé.

Et selon Sophie Binet, la mobilisation reste légitime même si le gouvernement de François Bayrou a de grandes chances de tomber avant le 18 septembre.

"Nous, ce que nous disons ici, c'est que le problème des travailleurs et des travailleuses, ce n'est pas le casting, mais le contenu du budget", a-t-elle souligné.

Même son de cloche du côté de Force ouvrière: "Dans le concours Lépine des mauvaises idées, il faut expliquer à ceux qui vont préparer le budget que ce ne sont pas les travailleurs qui vont payer la facture", a déclaré son secrétaire général Frédéric Souillot.

Gare aux "passages en force" du gouvernement

L'intersyndicale est toujours autant remontée contre les propositions du ministère du Travail et du Premier ministre en matière d'assurance chômage. "Dans la lettre de cadrage, François Bayrou et ses équipes avaient évoqué la nécessité de plafonner les allocations chômage, et donc de transformer des cotisations en impôt, je trouve ça absolument scandaleux (...) C'est un coup de canif dans le pacte social!" s'est insurgé François Hommeril, président de la CFE-CGC.

La leader de la CGT Sophie Binet a enfin appelé à l'abrogation de la réforme des retraites et fustige les "calculs politiciens": "attention aux tentatives de passage en force du gouvernement qui essaie de faire passer des projets de décret sur les franchises médicales et peut-être sur l'assurance chômage avant le 8 septembre", a-telle prévenu.

Caroline Robin et Timothée Talbi avec AFP