"Qui êtes-vous pour juger?": Bruno Le Maire déplore "l'hypocrisie" de l'Assemblée nationale sur les finances publiques

Pour se défendre, Bruno Le Maire mise sur un discours offensif. Auditionné par les députés de la commission d'enquête sur le dérapage des finances publiques, l'ex-ministre de l'Économie et des Finances a dénoncé "l'hypocrisie" de l'Assemblée nationale. "Le débat sur le budget 2025 et la motion de censure ont fait tomber les masques", a-t-il estimé, s'adressant aux parlementaires dans ses propos préliminaires.
L'Assemblée nationale "ne veut pas réduire les dépenses publiques", "ne veut pas réduire la dette" et "ne veut pas de plan sérieux de rétablissement des comptes publics en France", a déclaré Bruno Le Maire, affirmant qu'elle avait "perdu le sens de réalités économiques et budgétaires".
"À quel moment a-t-il été sérieusement question du redressement des comptes de la Nation dans vos débats? Jamais. Où avez-vous proposé et documenté des économies durables, sérieuses, significatives dans vos débats? Nulle part", s'est-il agacé.
"Je parle devant des parlementaires qui viennent de voter en commission 60 milliards de dépenses supplémentaires dans le budget 2025, après avoir proposé tous groupes confondus plus de 400 milliards de dépenses supplémentaires dans le budget 2024. Et vous dites vouloir rétablir les comptes publics? Hypocrisie", a lancé l'ancien ministre face aux députés de la commission d'enquête.
Revalorisation des retraites
"Je parle devant des parlementaires qui se précipitent au 20h pour annoncer que les retraites seront bien revalorisées au 1er janvier. Et vous dites vouloir réduire le poids de la dette? Hypocrisie", a-t-il poursuivi, déplorant également "le spectacle des invectives, des menaces verbales et du bruit" lors des séances publiques au palais Bourbon.
Cette année, "il a fallu prendre des décisions d'économies drastiques, rapides, impopulaires, pour tenir les comptes", a soutenu Bruno Le Maire, énumérant les "annulations de crédits", la "sortie du bouclier tarifaire sur l'électricité", le "doublement de la franchise sur les médicaments" ou encore "la taxation des rachats d'action". Ces 25 milliards d'euros "auront été au bout du compte les seules économies de 2024", a-t-il déploré.
"Toutes ces économies, vous les avez écartées d'un revers de la main, vous avez même exigé de revenir dessus", a estimé Bruno Le Maire. "Alors, qui êtes-vous pour juger?", s'est-il interrogé.