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Finances publiques

"Réquisitoire d'opposants politiques": Le Maire dénonce le rapport sénatorial "truffé de mensonges" sur le déficit

L'ancien ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, s'adresse à la presse lors de sa visite à l'usine de batteries électriques « Blue Solutions » à Ergue-Gabéric, dans l'ouest de la France, le 17 mai 2024.

L'ancien ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, s'adresse à la presse lors de sa visite à l'usine de batteries électriques « Blue Solutions » à Ergue-Gabéric, dans l'ouest de la France, le 17 mai 2024. - AFP

L'ancien ministre de l'Économie a dénoncé le rapport des sénateurs de la commission des Finances du Sénat, assurant avoir "ancitipé" et "réagi vite" face à la dérive des comptes publics.

Bruno Le Maire réplique. L'ancien ministre de l'Economie a fustigé ce mardi le rapport au vitriol de sénateurs LR et PS sur la responsabilité des précédents gouvernements concernant l'état des finances publiques, le qualifiant de "réquisitoire d'opposants politiques", "truffé de mensonges".

A 14H00, le rapport d'une mission sénatoriale flash de Jean-François Husson (Les Républicains), dénonce une "irresponsabilité budgétaire assumée" et un "attentisme dommageable" des exécutifs précédents.

"Le gouvernement connaissait en réalité l'état critique de nos finances publiques dès le mois de décembre 2023. Il aurait dû, selon nous, réagir vigoureusement. Mais il ne l'a pas fait", commente le président socialiste de la commission des Finances Claude Raynal. La réaction n'a pas tardé. Deux heures plus tard, l'ancien ministre de l'Economie Bruno Le Maire tance un "réquisitoire d'opposants politiques", "truffé de mensonges", lors d'un point presse aux côtés des deux anciens chefs du gouvernement et de l'ex-ministre du Budget Thomas Cazenave.

"Un rapport à charge"

"Nous avons collectivement anticipé, réagi vite, réagi fort contre toutes les oppositions, notamment le groupe des Républicains et le groupe du Parti socialiste qui continuaient à proposer des dépenses supplémentaires", a insisté l'ancien pensionnaire de Bercy. "Il s'agit d'une attaque indigne qui repose sur des allégations qui sont irréalistes ou mensongères", a abondé l'ancienne cheffe du gouvernement Élisabeth Borne.

Gabriel Attal, lui, a fustigé un rapport emprunt de "déception de ne pas avoir trouvé un seul élément tangible attestant que la situation des finances publiques n'aurait pas été prise au sérieux". "La deuxième déception, je crois profondément, c'est de ne pas avoir réussi à nous diviser ou à nous dresser les uns contre les autres. Ce qui était évidemment leur objectif", a poursuivi le chef de file des députés Ensemble pour la République, qui a critiqué la tenue des auditions au Sénat qui ont précédé la parution du rapport.

"L'objectif n'est pas d'éclairer les Français sur la situation des finances publiques. Mais c'est bien un rapport à charge, a abondé l'ex-ministre du Budget Thomas Cazenave.

La mission sénatoriale menée en début d'année 2024 a été relancée ces dernières semaines face à une dégradation des comptes bien plus inquiétante que prévu. L'Assemblée nationale s'apprête à prendre le relais avec cette fois une commission d'enquête sur l'aggravation du déficit, qui doit auditionner le 12 décembre Bruno Le Maire et Thomas Cazenave.

P.L. avec AFP