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Finances publiques

Prestations sociales, budget des ministères... François Bayrou annonce une "année blanche" en 2026

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Le Premier ministre François Bayrou a déclaré ce mardi 15 juillet lors de la présentation de la feuille de route budgétaire pour l'année 2026 qu'il n'y aurait "pas moins, mais pas plus" de dépenses. Il s'agira donc d'une année blanche.

"Pas moins, mais pas plus". François Bayrou a annoncé ce mardi 15 juillet, lors de la présentation de ses orientations budgétaires, que 2026 sera une année blanche en matière de dépenses publiques. Soucieux de l'équilibre des finances de l'État et de la réduction du déficit, le Premier ministre propose que les prestations sociales soient maintenues au niveau de 2025.

Des "efforts exigeants"

Cela signifie aussi que tous les budgets des ministères, à l'exception des Armées, verront leur budget gelé. Ils seront donc les mêmes en 2025 et en 2026, en dépit d'une inflation autour de 1%.

"Aucun département ministériel ne sera exempté. Tous les ministères seront solidaires de cet effort collectif", a-t-il déclaré,

Par ailleurs, cette "année blanche" se traduira également par un barème de l'impôt sur le revenu non réévalué et des prestations sociales et pensions de retraite stables, sans augmentation, pas même au niveau de l'inflation.

François Bayrou s'est voulu rassurant en estimant que la forte baisse de l'inflation rend cette mesure moins douloureuse, notamment pour les retraités. S'il a reconnu que des "efforts exigeants" étaient demandés, il a indiqué que cela permettrait d'économiser sept milliards d'euros. "La règle, c'est pas plus mais pas moins".

Une mesure contestée

Les avis diffèrent sur les gains possibles d'une année blanche, qui "peut prendre des formes très variées", témoignait la semaine dernière auprès de l'AFP l'expert en finances publiques François Ecalle.

L'opposition politique pointait d'ores et déjà d'éventuels effets récessifs, en particulier sur les ménages modestes, tandis que le taux de pauvreté a atteint un niveau record en France, jamais vu depuis au moins 30 ans, selon un rapport de l'Insee publié cette semaine.

Avec un gel de l'ensemble des prestations sociales, des pensions de retraites, de l'allocation chômage, du barème de l'impôt sur le revenu, "en pourcentage du niveau de vie, ceux qui vont payer le plus sont les ménages les plus pauvres", détaillait à l'AFP Pierre Madec, économiste à l'OFCE et auteur de l'étude sur les effets de l'année blanche.

Et l'hypothèse d'un gel du barème de l'impôt sur le revenu, autrement dit l'absence de revalorisation des tranches pour protéger les contribuables de l'inflation, conduirait immanquablement à ce que certains ménages paient plus d'impôts et que d'autres qui n'étaient pas imposables le deviennent, relève François Ecalle.

Cela reviendrait à augmenter les impôts, une ligne rouge fixée par plusieurs partis, notamment LR et le Rassemblement national (RN).

Florent Bascoul avec AFP