Plans sociaux: la ministre du Travail prévient que "ne pas voter de budget va ajouter de l'imprévisibilité"

Comme les 38 autres membres du gouvernement Barnier, Astrid Panosyan-Bouvet vit peut-être ses dernières heures de ministre du Travail et de l'Emploi. L'Assemblée examinera à partir de 16 heures les deux motions de censure déposées par le Nouveau Front populaire et l'alliance entre le RN et les ciottistes, pour faire chuter le Premier ministre qui a décidé d'engager la responsabilité de son gouvernement en activant l'article 49.3 de la Constitution pour faire passer le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
Invitée de la matinale de Franceinfo ce mercredi, la ministre a déploré "la gravité" et "la tristesse" de la situation "car on n'arrive pas à instaurer une culture du compromis en France."
"On est en train de priver la France d'un budget, déplore Astrid Panosyan-Bouvet. Dans une situation financière très tendue et une situation économique qui se durcit, ça arrive à un moment très difficile pour le pays."
Certes, l'aboutissement de la motion de censure du NFP ne devrait pas entraîner un "shutdown" à l'américaine avec une absence de crédits pour payer les fonctionnaires selon Astrid Panosyan-Bouyet. Mais cette dernière estime que "ne pas voter un budget, c'est de l'imprévisibilité pour les entreprises, les ménages et ceux à qui on emprunte."
Pas de réactivation de l'activité partielle de longue durée
La ministre du Travail et de l'Emploi s'inquiète notamment des répercussions de la situation sur le tissu économique alors que les plans sociaux "ont augmenté de 40% depuis l'année dernière car il y a des secteurs qui subissent des bouleversements qu'on n'a pas su anticiper."
"Le fait de ne pas voter de budget va ajouter de l'imprévisibilité, ce que n'aiment pas les entreprises et les investisseurs", souligne-t-elle, précisant que ces PSE se multiplient dans les grandes entreprises mais touchent aussi leurs fournisseurs.
Selon Astrid Panosyan-Bouyet, la période d'incertitude ambiante va avoir deux conséquences néfastes majeures. Dans son périmètre ministérielle, elle va empêcher la réactivation de l'activité partielle de longue durée "qui permettait de trouver une solution intermédiaire avant de mettre la clé sous la porte pour des travailleurs qui travaillent dans des entreprises qui ont des difficultés structurelles" comme dans l'automobile ou la métallurgie.
Par ailleurs, elle "est en train de fragiliser la position de la France au sein de l'UE alors qu'il y a des discussions avec l'Allemagne pour mettre en place des barrières" vis-à-vis de pays qui pratiquent une concurrence déloyale à l'image de la Chine.