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"Rien d'autre à proposer": le représentant des petites entreprises déplore une censure "irresponsable"

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Invité sur BFMTV, le président de l'Union des entreprises de proximité (U2P) Michel Picon s'est dit "consterné" par la classe politique, alors qu'approche une probable censure du gouvernement.

Les petites entreprises s'inquiètent de l'incertitude politique. Invité ce mercredi matin sur BFMTV, le président de l'Union des entreprises de proximité (U2P) Michel Picon a déploré un "manque de visibilité" qui "va peser sur l'investissement" en France.

"Quand vous ne savez ce qui va se passer demain […], vous n'êtes pas enclin à investir dans des machines, à recruter des collaborateurs, vous avez des doutes sur la capacité de votre carnet de commandes à se remplir", a estimé Michel Picon.

Que va-t-il se passer si la motion de censure est votée?
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Les petites entreprises françaises "se battent tous les mains pour sauver leur peau", a expliqué le président de l'U2P, qui représente des artisans, des petits entrepreneurs du bâtiment, des commerçants de proximité et des professions libérales. "Je suis consterné de voir une classe politique qui ne prend pas la mesure des difficultés que nous connaissons aujourd'hui", a poursuivi Michel Picon, regrettant la probable censure du gouvernement Barnier par "les deux extrêmes".

"On a le droit de censurer un gouvernement […] mais on ne fait pas ça à un moment où les choses sont en telle difficulté, surtout sans avoir de solution alternative", a avancé Michel Picon.

"Si le Rassemblement national et le Nouveau front populaire étaient en capacité de proposer une alternative, pourquoi pas, il faut être respecter de notre constitution, de nos textes", mais il est "irresponsable" de faire tomber le gouvernement "sans avoir rien d'autre à proposer", a-t-il affirmé.

"Un carnet de commande qui se vide"

"Les petites entreprises, qui sont souvent sous-traitantes de grandes entreprises, vont avoir un carnet de commande qui se vide", a-t-il craint, prenant le secteur du bâtiment en exemple. "Cette incertitude politique" va "peser sur les marchés" et "l'argent va être plus cher", bloquant les dossiers déposés par "des jeunes couples" pour acheter des appartements. "Un promoteur immobilier, quand il n'a pas vendu un tiers de son programme immobilier, il ne le démarre pas", a-t-il assuré.

"Les effets vont se faire sentir tout de suite sur la croissance, la consommation et malheureusement sur l'emploi", a affirmé Michel Picon.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV