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"Pas possible que les étrangers ne soient pas associés à l'effort": François Bayrou confirme vouloir durcir les conditions d'accès à l'aide médicale d'État

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Le Premier ministre a confirmé sur BFMTV vouloir durcir les conditions d'accès à l'AME pour faire des économies. Le chef du gouvernement juge qu'il n'est pas possible de demander des efforts aux Français "et que les étrangers n'y soient pas associés".

"J'assume les décrets que je signe". Invité sur BFMTV ce mercredi, François Bayrou a confirmé la volonté du gouvernement de durcir les conditions d'accès à l'aide médicale d'État (AME) destinée aux personnes étrangères vivant en France.

Comme révélé par BFM Business mardi, deux projets de décret ont été adressés à la Cnam pour avis. Ces textes prévoient d'exclure de l'AME certains soins comme les actes de rééducation réalisés en balnéothérapie ou encore de renforcer dans certains cas les conditions pour bénéficier de l'aide pour faire des économies.

"C'est une mesure de bon sens", a jugé François Bayrou. "Lorsque vous demandez des efforts aux Français, il n'est pas possible que le sentiment que les Français éprouvent c'est que, eux, doivent faire des efforts et que les étrangers (...) n'y soient pas associés", a-t-il ajouté.

"Ce n'est pas raisonnable"

"Par exemple, il y avait dans la liste des soins la balnéothérapie. Ce n'est pas normal, ce n'est pas raisonnable (...)", a encore déclaré le Premier ministre.

Selon les données de la Direction de la Sécurité sociale, l'AME a coûté 968 millions d'euros en 2022 contre 540 millions en 2009. Et pour cause, le nombre de bénéficiaires a bondi de 123.000 personnes entre fin 2015 et mi-2023.

Pour beaucoup, cette mesure défendue par François Bayrou est un geste pour séduire le Rassemblement national à quelques jours d'un vote de confiance décisif pour le Premier ministre. À gauche, ce projet a provoqué l'indignation: "Je sais que ça ne se dit pas mais j’ai les boules. Comment un Gouvernement qui est à quelques jours d’une échéance décisive peut-il en faire une priorité?", a déploré l'ancien ministre de la Santé, Aurélien Rousseau.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco