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"On peut s'attendre à une dégradation par Moody's": le président de la fédération bancaire s'attend à ce que l'agence baisse la note de la France

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Daniel Baal s'attend à une dégradation de la note de la dette française par l'agence Moody's le 24 octobre prochain, ce qui pourrait engendrer une légère hausse du coût des crédits bancaires.

Le président de la Fédération bancaire française (FBF) Daniel Baal s'attend à une dégradation de la note de la dette française par Moody's le 24 octobre prochain, entrainant avec elle une légère hausse du coût des crédits bancaires. "Il y a une situation budgétaire que Moody's, comme Fitch auparavant, considère comme étant aujourd'hui quand même très inquiétante pour la France", a déclaré le dirigeant sur le plateau de BFM Business.

"Donc on peut s'attendre (...) à une dégradation de la note souveraine de la France par Moody's", comme l'a fait sa concurrente Fitch le 12 septembre. En conséquence, les banques emprunteront plus cher l'argent qu'elles prêtent ensuite aux entreprises et aux particuliers, a prévenu Daniel Baal, aussi patron du Crédit Mutuel. Ce dernier estime toutefois que l'effet serait limité.

Dégradation budgétaire

"Ce qui évidemment n'est pas une bonne nouvelle parce que ça signifie que, derrière, les taux pratiqués vis-à-vis des clients risquent aussi d'augmenter", a-t-il continué, les banques répercutant cette hausse pour préserver leur marge. La France, qui tente de sortir d'une crise politique sans précédent dans la Vème République, s'est pourtant offert un peu de répit jeudi, le gouvernement Lecornu échappant de peu à la censure.

Mais la situation budgétaire reste tendue et le chemin encore long pour ficeler le budget 2026 d'ici la fin de l'année. Ouvrant le bal des revues d'automne des agences de notation, Fitch a baissé le 12 septembre la note souveraine de la France à A+ (équivalent d'un 16/20) avec perspective stable, sanctionnant le pays pour son instabilité politique persistante et les incertitudes budgétaires qui contrarient l'assainissement de ses comptes publics très dégradés. Moody's avait rétrogradé d'un cran la note de la France en décembre 2024. L'agence la classe Aa3, l'équivalent d'un 17/20, avec perspective stable. Elle s'était abstenue de la noter en avril dernier.

P.La. avec AFP