"Le déficit a baissé mais reste le pire de la zone euro": Pierre Moscovici pense que le déficit atteindra 5,4% du PIB cette année

Le déficit a commencé à décroître selon Pierre Moscovici. "Sur 2025, nos finances publiques ont commencé à se rétablir. Le déficit public a baissé, je pense, de 5,8% à 5,4%. Ce n'est pas énorme mais c'est un bon début. On n'a pas les chiffres définitifs, mais c'est crédible", a expliqué le Premier président de la Cour des comptes, sur BFMTV-RMC, ce vendredi 10 octobre. C'est aussi la prévision de la Banque de France.
Le déficit public était monté à 5,8% du PIB en 2024. En retombant à 5,4% cette année, il ne ferait que retrouver son niveau de l'année 2023.
Cela s'explique par de meilleures rentrées de recettes fiscales. La Direction générale des finances publiques (DGFIP) a annoncé en septembre que les recettes fiscales nettes avaient progressé de 3,8% à champ constant au premier semestre 2025 par rapport à la même période un an plus tôt. Au total, 257,5 milliards d'euros ont été collectés, contre 248 milliards en 2024.
Le Haut Conseil des finances publiques, présidé par Pierre Moscovici, dont les avis sont obligatoires et sont un facteur de constitutionnalité d'un budget, a transmis ce jeudi son avis au gouvernement sur le projet de budget qui lui a été transmis. Ce dernier est constitué pour atteindre un déficit de 4,7% l'an prochain.
Or, Sébastien Lecornu, à la recherche d'un accord politique, a depuis indiqué que la cible pourrait être seulement "en dessous de 5%". Sans se prononcer sur un chiffre exact, Pierre Moscovici indique "qu'il faut être en dessous de 5%" pour poursuivre l'assainissement des comptes.
"Nos finances publiques sont dégradées, on est le pays avec le déficit le plus élevé de la zone euro", a-t-il insisté.
Le Premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a indiqué qu'il n'a pas été approché pour devenir Premier ministre. "La question ne m'a jamais été posée."
Si toutefois il lui était proposé d'aller à Matignon, notamment à la tête d'un gouvernement dit "technique", il s'interrogerait d'abord sur le "sens de la mission et la manière de l'exercer." "Être Premier ministre, ce n'est pas une question de souhait. C'est une fonction qui est aujourd'hui devenue très difficile", ajoute-t-il.