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Finances publiques

"Le budget va être difficile pour les Français": Éric Lombard veut un "effort d'équité" mais assure que "l'ISF est complètement écarté"

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Le ministre de l'Économie Éric Lombard a insisté sur l'importance du partage des efforts consentis dans le Budget 2026 pour réduire le déficit public de la France. Une contribution des plus hauts revenus est notamment sur la table.

"L'ISF a eu des effets suffisamment nocifs dans notre pays pour que ce soit complétement écarté", a déclaré ce jeudi 28 août le ministre de l'Économie Éric Lombard. Il s'exprimait à la Rencontre des entrepreneurs de France, rendez-vous d'été annuel du Medef, et s'est également dit "convaincu qu'on aura dans les délais un budget pour 2026".

Hors de question pour le ministre de revenir à l'ISF, supprimé par Emmanuel Macron en 2017.

En revanche, Éric Lombard veut "un effort d'équité" et n'exclut pas qu'il y ait des "discussions" sur le partage de l'effort "dans les limites de ce qui est raisonnable".

Quelques jours plus tôt, le Premier ministre François Bayrou avait en effet promis qu'"un effort spécifique sera demandé aux plus hauts revenus, à ceux qui optimisent leur fiscalité en particulier".

Mercredi, le président du Medef Patrick Martin avait repoussé l'idée d'un retour de l'Impôt de solidarité sur la fortune, ou d'un impôt similaire, lors de son discours devant les entrepreneurs.

Le Budget "va être difficile pour les Français"

Mais le ministre de l'Économie a insisté sur l'importance du partage des efforts dans un contexte où le "budget va être difficile pour les Français". "Nous allons geler un certain nombre de prestations, geler les salaires des fonctionnaires, nous n'allons pas indexer les retraites", a-t-il listé.

"Si cet effort n'est pas partagé, nous avons démocratiquement un problème", a-t-il déclaré.

Par ailleurs, selon lui, le partage de l'effort ne doit pas se faire "entre les entreprises et le reste du pays" mais plutôt "entre les différentes catégories de Français: entre les salariés et les fonctionnaires, entre ceux qui travaillent et les retraités, et notamment entre ceux qui sont privilégiés par leur travail ou par les successions" et les autres.

Éric Lombard a par ailleurs affirmé "ne pas croire à la crise financière" malgré les incertitudes politiques dans lesquelles se trouve la France actuellement et être "convaincu qu'on aura dans les délais un budget pour 2026".

Le ministre de l'Économie se montre optimiste car le sort du gouvernement est suspendu au vote de confiance du 8 septembre. Si les oppositions ne le votent pas, ce qui semble se profiler, le gouvernement devra démissionner, ce qui pourrait retarder de manière conséquente l'examen d'un projet de loi de finances pour 2026.

Marine Cardot avec AFP