BFM Business
Finances publiques

La France donnera à ses créanciers le double de ce qu'elle produit en plus: Bayrou assure que le "pronostic vital" de la France est "engagé" à cause de sa dette colossale

placeholder video
Lors de son discours de politique générale, le Premier ministre a rappelé que si la France produit environ 50 milliards d'euros de richesses supplémentaires d'une année sur l'autre, elle paye d'ores et déjà plus de 60 milliards d'euros par an d'intérêts.

François Bayrou fait de la dette une menace existentielle pour la France. Lors de son discours de politique générale avant un vote de confiance décisif ce lundi, le Premier ministre a assuré que le "pronostic vital" du pays était "engagé" en raison de son "surendettement".

"La France n'a pas connu du budget en équilibre depuis 51 ans. Depuis 51 ans, les dépenses s'accroissent, les dettes s'accumulent. Tous les ans, nous dépensons beaucoup plus que nos recettes annuelles", a rappelé le chef du gouvernement, regrettant que si une hausse des dépenses "se justifie" en période de crise, "nous ne revenons jamais en arrière".

"C'est devenu un réflexe. Pire encore, une addiction", a-t-il assuré devant les députés.
Les Experts : Vote de confiance, que coûterait la chute ? - 08/09
Les Experts : Vote de confiance, que coûterait la chute ? - 08/09
24:32

"107 milliards" de charge de la dette à la fin de la décennie"

Si les gouvernements successifs ont "pris l'habitude" de financer les dépenses "ordinaires" à crédit, cela est d'autant plus préoccupant que "la majorité de nos créanciers sont des étrangers", a poursuivi François Bayrou. Et chaque année, le montant à leur rembourser augmente: "Ce sont donc des dépenses obligatoires totalement improductives. Notre pays travaille, croit s'enrichir et chaque année s'appauvrit un peu plus", a encore déclaré le Premier ministre.

Il a rappelé une nouvelle fois que la France produit chaque année environ 50 milliards d'euros de plus que l'année précédente. Or, "face à ces 50 milliards en moyenne de richesses produites, en 2020, les annuités qu’il nous fallait verser représentaient environ 30 milliards par an. En 2024, c’était 60 milliards. Cette année, 67 milliards. L’année prochaine, en 2026, 75 milliards. L’année suivante, 85 milliards", a listé le locataire de Matignon.

Et de conclure en assurant qu'"à la fin de la décennie", ce sera "107 milliards".

"50 milliards créés par le travail, plus de 100 milliards transférés à nos créanciers. Le double!".
https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis avec AFP Journaliste BFM Eco