"La "boîte noire" des Comptes publics: Pierre Moscovici souhaite éviter les "erreurs de prévision de ces deux dernières années"

Le président de la Cour des comptes était reçu à Matignon ce samedi, juste après la nomination de François Bayrou en tant que nouveau Premier ministre. Un signe de "prise de conscience que la situation budgétaire est extrêmement grave", selon Pierre Moscovici qui rappelle la priorité de rétablissement des comptes pour faire face à un "Himalaya budgétaire".
Invité sur Franceinfo ce lundi matin, ce dernier a rappelé que "l'incertitude politique, financière et économique interpelle les marchés", en référence à l'abaissement de la note de Moody's pour la France ce samedi.
"Comment financer l'écologie, le numérique, la compétitivité et l'attractivité sans bonne gestion des finances publiques?", déplore Pierre Moscovici.
Priorité à la loi spéciale
Pour que la France n'apparaisse pas comme "difficile à gouverner", il faudrait donc faire du vote de la loi spéciale une priorité. Un agenda qui pourrait par ailleurs être retardé si les parlementaires souhaitent ajouter des amendements. "Il ne me parait pas raisonnable de penser que cette loi spéciale peut indexer le barème du revenu de l'impôt sur l'inflation", poursuit-il, relevant le caractère inconstitutionnel de ce type de demande.
Autre proposition "concrète" de sa part: Pierre Moscovici est aussi président du Haut conseil des finances publiques et il suggère que l'organisme soit systématiquement saisi pour "donner son avis, tamponner et valider les prévisions de croissance" du gouvernement. "Nous sommes là face à une boîte noire", estime-t-il, "et il y a eu des erreurs de prévisions ces deux dernières années". Ce sont par ailleurs ces erreurs-là qui ont conduit l'ex-ministre de l'Économie Bruno Le Maire à une audition devant le Sénat ce vendredi.
Le combat contre la dette doit donc être la priorité et il faut selon lui "convaincre et entraîner l'Assemblée" car "ce n'est pas un sujet de droite ou de gauche".