"Il n'y aura pas d'accord": la CFDT exige une avancée du patronat sur la pénibilité dans la réforme des retraites

"Il n'y aura pas d'accord avec la CFDT si le patronat n'avance pas plus sur la pénibilité, s'il n'avance pas sur le volet réparation", met en garde Marylise Léon dans la Tribune du Dimanche alors que les négociations entre partenaires sociaux sont entrées dans leur dernière ligne droite et doivent en principe aboutir mardi.
"Aujourd'hui, sa position est inacceptable. Il doit accepter des départs anticipés de salariés exposés à la pénibilité", selon la leader syndicale qui explique que "la prise en compte de la réparation est indispensable, car les employeurs ne font suffisamment de prévention".
Le président du Medef Patrick Martin, également interrogé par le même journal, estime que le patronat fait "déjà un énorme pas", rappelant que "nous étions opposés à toute évolution de l'usure professionnelle".
La position du patronat jugée "inacceptable"
Sur la pénibilité et l'usure, le Medef propose notamment de revoir le compte professionnel de prévention pour que celui-ci prenne en compte la manipulation de charges lourdes, les postures pénibles ou les vibrations mécaniques, une ouverture vis-à-vis de la CFDT qui réclame depuis longtemps la prise en compte de ces trois critères.
Le Medef propose également de "modifier le dispositif de l'inaptitude/invalidité qui concerne aujourd'hui près d'une personne sur 7 qui liquide sa retraite", en "abaissant l'âge de départ de 62 ans à 61 ans".
La Tribune Dimanche rapporte d'autre part que le Premier ministre François Bayrou "envisage la mise en place d'une prime seniors, en sus des surcotes existantes, pour inciter ces derniers à travailler au-delà de l'âge légal" que la réforme des retraites de 2003 va porter progressivement à 64 ans.
Interrogé par l'AFP, Matignon a répondu "qu'à ce stade, aucune mesure n'est actée" et que "les arbitrages seront rendus par le Premier ministre et présentés mi-juillet".
Interrogée pour savoir si un accord était possible en maintenant l'âge légal à 64 ans, qui est rejeté unanimement par tous les syndicats, Marylise Léon a déclaré que "cela fait partie des hypothèses, en fonction des avancées sur les autres sujets", au premier chef la pénibilité".