Gel budgétaire, hausse d'impôts… Quatre pistes envisagées par François Bayrou pour faire 40 milliards d'économies

François Bayrou à l'Assemblée nationale le 1er juillet 2025. - Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP)
C'est le grand jour pour François Bayrou. Le Premier ministre doit présenter ce mardi son plan pour réaliser 40 milliards d'euros d'économies et rétablir les finances publiques de la France. Un exercice d'équilibriste, dans un contexte commercial hasardeux dû aux droits de douane de l'administration Trump et un environnement géopolitique fragilisé par la guerre en Ukraine.
Selon les informations de BFMTV, des échanges ont eu lieu à plusieurs reprises avec le président de la République ces derniers jours. Une réunion de calage avec plusieurs ministres concernés s'est tenue à Matignon samedi et dans son discours tenu à l'hôtel de Brienne le 13 juillet, Emmanuel Macron a évoqué "un effort ponctuel de tous".
Il n'existe à l'heure actuelle aucune confirmation qu'une piste sera privilégiée par rapport aux autres, mais quatre options sont envisagées au sein du bloc central.
La piste sérieuse d'un un gel budgétaire
C'est une hypothèse qui circule activement depuis plusieurs semaines, celle d'un gel budgétaire, pour repartir en 2026 sur des enveloppes similaires à 2025 pour les budgets de différents ministères.
L'inflation ne serait donc pas prise en compte, ce qui permettrait à l'État de de faire des économies, entre 5 et 10 milliards selon les différents chiffrages.
Le gel budgétaire ne devrait cependant pas concerner le ministère des Armées, Emmanuel Macron ayant annoncé une accélération de l'augmentation des dépenses de défense d'ici 2027.
Cette "année blanche" le sera-t-elle vraiment ? Il n'est pour l'instant pas établi si le gel budgétaire s'appliquerait également aux prestations sociales et aux retraites.
Sur ce sujet, François Bayrou pourrait être mis en minorité à l'Assemblée nationale. Au NFP, au RN et même chez les Républicains, ce gel budgétaire est très critiqué. François-Xavier Bellamy a déclaré au micro de BFM Politique que cette hypothèse était "de la paresse intellectuelle".
Demander une contribution aux retraités les plus aisés
Si un gel budgétaire s'appliquait aux pensions de retraites, un système de compensation existerait pour les retraités les plus modestes.
En revanche, comme évoqué depuis plusieurs années dans le débat public, les retraités les plus aisés seraient bien mis à contribution.
L'idée avait été évoquée en janvier par la ministre du Travail Astrid Panosyan, créant à l'époque la polémique. Mais depuis, le sujet fait son chemin notamment chez les partenaires sociaux. Un argument de poids pour François Bayrou, attaché à la méthode du dialogue social.
Là aussi, le risque de tensions avec le partenaire LR est sérieux, la droite ayant à cœur d'épargner un électorat possiblement clef en 2027.
Une hausse d'impôts plus globale pour les plus riches?
Si François Bayrou a répété que la priorité devait être mise sur la réduction des dépenses de l'État, il n'a pas totalement exclu, sur LCI jeudi soir, des hausses d'impôts: "il peut y avoir ici ou là des efforts particuliers".
Une contribution exceptionnelle sur les hauts revenus existe dans le budget 2025, elle pourrait donc être reconduite. Il est estimé qu'elle peut rapporter autour de 3 milliards d'euros. François Bayrou sera-t-il sensible au récent débat sur la taxe Zucman ou souhaitera-t-il demander davantage?
Les agences de l'État rationnalisées?
La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin espérait en avril "2 à 3 milliards d'euros d'économies" en fusionnant ou supprimant un tiers des agences et opérateurs de l'État.