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Finances publiques

Budget 2026: François Bayrou assure qu'il n'y aura pas de baisse des salaires des fonctionnaires ni des retraites

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Le Premier ministre a précisé qu'il s'agirait de "ralentir la croissance des dépenses" sans pour autant faire baisser les traitements des fonctionnaires ou les pensions des retraités.

"Il n'y aura pas de baisse des salaires dans la fonction publique, ni des pensions de retraites", a indiqué François Bayrou, ce mardi 15 juillet, lors de sa présentation des grandes orientations du budget 2026, qui vise un effort budgétaire de 43,8 milliards d'euros par rapport à une trajectoire budgétaire évaluée par Bercy, afin de réduire le déficit public de la France, attendu à 5,4% du PIB en 2025.

Le Premier ministre a précisé qu'il s'agirait de "ralentir la croissance des dépenses" mais de ne pas la supprimer voulant "un effort soutenable pour tous".

Année blanche

François Bayrou a toutefois annoncé "une année blanche". C'est à dire que tous les budgets des ministères, à l'exception des Armées, verront leur budget gelé et que les prestations sociales et les pensions seront les mêmes en 2025 et en 2026.

Dans les faits, alors que l'inflation est attendue autour de 1%, les salaires réels des fonctionnaires et les pensions réelles des retraités vont donc légèrement baisser. Le niveau d'imposition des retraités pourrait également croître puisque le Premier ministre a évoqué une réforme de l'abattement de 10% dont ils bénéficient aujourd'hui pour l'impôt sur le revenu.

Créé en 1978, cet abattement a été mis en place pour les mettre à égalité avec les actifs, qui peuvent retrancher 10% de leurs revenus lors de leur déclaration d'impôts au titre de leurs frais professionnels.

Le Premier ministre a annoncé vouloir remplacer cet abattement par un "forfait annuel".

"Nous allons créer un forfait annuel qui pemettra d'avantager les petites retraites, de garantir un pouvoir d'achat inchangé aux retraites moyennnes et de remettre dans le droit commun les retraites les plus importantes ", a-t-il annoncé, précisant que ce dispositif ne sera pas exprimé en pourcentage.

Le surendettement, une "malédiction"

La dette publique de la France a atteint 3.345,4 milliards d'euros à la fin du premier trimestre 2025. Cela représente 113,9% du produit intérieur brut (PIB), soit l’équivalent d’un peu plus d’un an de production de richesse en France (1,14 année), a indiqué l'Insee mardi, corrigeant légèrement des chiffres publiés fin juin.

François Bayrou a considéré mardi que le surendettement était une "malédiction" et que la France était à cet égard à "un moment de vérité".

"Chaque seconde, la dette de la France augmente de 5.000 euros", a relevé le chef du gouvernement au début de sa conférence de presse sur les grandes orientations du budget 2026.

Le surendettement est "une malédiction pour les familles, pour les entreprises et pour un pays, c'est la même chose. Être obligé d'emprunter tous les mois pour payer les retraites ou payer les salaires des fonctionnaires. C'est une malédiction qui n'a pas d'issue", a-t-il ajouté. "C'est notre moment de vérité".

Pierre Lann avec AFP