23 milliards d'euros d'économies au lieu de 44: voici les propositions du contre-budget du Parti socialiste

Le Parti socialiste assure avoir un plan pour constituer le prochain budget. Ses grandes lignes, qui doivent être dévoilées ce vendredi 29 août, ont été consultées en amont par le quotidien L'Opinion. Le PS envisage de prendre part au futur gouvernement si celui de François Bayrou venait à tomber le 8 septembre, à l'issue du vote de confiance.
Ces grandes lignes constituent un programme relativement classique pour le parti social-démocrate, conjuguant une hausse de la fiscalité sur les hauts patrimoines à un plan de relance économique. Comme il l'a régulièrement rappelé ces derniers jours, le PS ne nie pas la nécessité de contenir le déficit budgétaire mais conteste le rythme de diminution des dépenses proposé par François Bayrou.
Un effort budgétaire réduit de moitié
Le Premier ministre a "promis l'impossible", selon un cadre socialiste cité par l'Opinion, en proposant un retour du déficit public sous la barre des 3% du PIB dès 2029 (contre 5,8% en 2024). Le Premier ministre insiste pour porter l'effort à 44 milliards d'euros, calculés par rapport à une trajectoire prévue des dépenses publiques, majoritairement via des économies budgétaires.
Le PS suggère au contraire un ajustement plus souple, étalé jusqu'en 2032, qu'ils estiment "crédible pour les marchés", tout en ne produisant "pas de choc récessif pour les Français et les Françaises". Le député Jérôme Guedj chiffre plutôt à 23 milliards d'euros l'effort nécessaire dans le budget 2026, "avec une plus grande proportion de recettes que d'économies sur les dépenses".
ISF et taxe Zucman
Les troupes d'Olivier Faure comptent d'abord sur un renforcement de la fiscalité des plus aisés. Selon l'Opinion, les socialistes réfléchissent à rétablir l'Impôt sur la fortune (ISF), supprimé par Emmanuel Macron en 2017, et à mettre en place la taxe proposée par l'économiste Gabriel Zucman d'une imposition minimale sur les patrimoines dépassant 100 millions d'euros. À ce stade, le PS ne se prononce toutefois pas sur le taux de cette ponction ni sur les recettes attendues. Pour rappel, cette taxe Zucman est pensée pour rétablir la progressivité de l'impôt alors qu'une récente étude de l'Institut des politiques publiques (IPP) a montré que le taux d'imposition devenait régressif pour les "ultra-riches" (les 0,0002% les plus riches).
Comme Amélie de Montchalin, la ministre des comptes publics, le PS lorgne également sur certaines niches fiscales. Le crédit d'impôt pour l'emploi des salariés à domicile est notamment évoqué, alors qu'il peut par exemple être utilisé par des personnes employant un coach sportif à domicile.
Les aides publiques aux entreprises, dont le chiffrage fait l'objet d'un vif débat, sont également dans le viseur des socialistes. Dans une optique keynésienne, destinée à faire croître les recettes fiscales par l'accroissement de la demande, le PS réfléchit également à un plan de relance, visant notamment les activités localisées en France, comme le secteur du logement.