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Emmanuel Macron repousse l'idée d'un référendum sur les retraites

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Le chef de l'État a notamment estimé que le "moment est le moment du dialogue entre les partenaires sociaux".

Emmanuel Macron botte en touche. Avant le début des discussions entre les partenaires sociaux ce jeudi, dans le cadre du "conclave", François Bayrou avait évoqué la possibilité d'un référendum, en cas d'absence d'accord sur les modifications à apporter à la réforme de 2023. Le Président de la République ne veut pas voir si loin.

"Je pense qu'il faut faire les choses dans le bon ordre. (...) Le moment est le moment du dialogue entre les partenaires sociaux et il faut leur donner le maximum de chances de réussir et leur permettre de le faire dans un cadre apaisé et exigeant", a expliqué le chef de l'État lors d'une conférence de presse à Porto (Portugal) où il est en visite d'État.

"Il y a aujourd'hui, et c'est une bonne chose, sur la base d'un cadrage qui a été fait par la Cour des comptes, un dialogue qui a été relancé. Je pense que c'est une très bonne chose", a poursuivi Emmanuel Macron. S'agissant d'un référendum, "la Constitution est claire dans ses termes et j'aurai à m'exprimer au bon moment", a-t-il ajouté, dans une référence à l'article 11 de la Constitution qui stipule que le chef de l'État peut soumettre au référendum un projet de loi sur proposition du gouvernement ou sur proposition conjointe des deux assemblées.

Les discussions mal embarquées

Les syndicats ont trois mois pour tomber d'accord, mais les discussions sont mal parties: le MEDEF, via son président Patrick Martin, a évoqué son "septicisme" de principe face à une modification de la réforme.

En face, plusieurs syndicats ont dénoncé une lettre de mission de la part de François Bayrou - censée cadrer les discussions - beaucoup trop intrusive. Elle demandait aux syndicats de trouver l'équilibre financier en 2030, et de ne pas toucher à la compétitivité des entreprises ; autrement dit, de trouver des recettes rapidement sans augmenter les cotisations.

Dans ce contexte, Force Ouvrière a déjà décidé de quitter les négociations, dénonçant un "piège". Le syndicat réclame une délibération dans un autre contexte.

Le texte de 2023 est massivement rejeté par l'opinion publique. Selon un sondage publié par BFMTV en septembre, seul 1 sur 10 souhaite la conserver telle quelle.

VG avec AFP