"Ce n'est pas open bar": Thierry Breton estime que Catherine Vautrin "a raison de s'attaquer" à la fraude sociale

Le gouvernement s'attaque à la fraude sociale. Alors que l'exécutif s'attelle à trouver 43,8 milliards d'euros d'économies en 2026 pour réduire le déficit public, Catherine Vautrin a dévoilé samedi les premières propositions de son projet de loi contre la fraude sociale, attendu à l'automne. Le préjudice s'élève à "13 milliards d'euros", a affirmé la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités auprès du Parisien.
L'État-providence "est important" et "on y est tous très attachés", a réagi dimanche soir l'ex-commissaire européen, Thierry Breton, sur le plateau de BFMTV. "Est-ce que finalement parce que précisément c'est si important, parce qu'on sait que ça fait partie de notre ADN collectif, certains n'en abusent pas? Bien entendu. Est-ce qu'il faut aller précisément les chasser? Bien entendu. Est-ce que ça suffira? Bien entendu que non", a avancé l'ancien ministre de l'Économie et des Finances.
"Ce qu'on souhaite, évidemment, c'est maintenir les objectifs de cet État-providence pour nous, mais on sait qu'on ne peut plus se le payer en l'état [...]. On voit tous partout qu'il y a de la fraude, on le voit tous les jours", a estimé Thierry Breton.
"Mais qui paye?"
"Certains s'en servent (de la carte vitale, NDLR) comme d'une carte de crédit, où on peut tirer tout ce qu'on veut à la pharmacie", mais "ce n'est pas 'open bar', parce que derrière on paye", a poursuivi l'ex-ministre. "Mais qui paye? Nous, et maintenant hélas nos enfants, parce que c'est la dette qui paye", s'est-il interrogé. Selon Thierry Breton, Catherine Vautrin "a raison de s'attaquer à ces questions, mais il faut s'attaquer à d'autres questions beaucoup plus larges et multiples".